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Le suicide d'une victime de harcèlement traumatise les internautes

le Quotidien du Peuple en ligne | 27.06.2018 10h52

Le suicide d'une étudiante chinoise qui s'est jetée du haut d'un immeuble après s'être plainte d'avoir été harcelée sexuellement par un de ses professeurs a déclenché un mouvement d'indignation envers la société actuelle, notamment vis-à-vis de certains passants qui, assistant à la scène, ont pu encourager la jeune fille à sauter, voire même l'applaudir.

Selon l'édition du Beijing Youth Daily parue lundi, c'est du haut d'un immeuble de huit étages situé dans la ville de Qingyang que l'étudiante s'est élancée pour trouver la mort. Elle s'appelait Li et avait 19 ans.

Des images du suicide de la jeune fille ont été largement relayées sur les réseaux sociaux comme WeChat.

Sur plusieurs vidéos, on peut voir Li assise sur le rebord de l'immeuble pendant plusieurs heures alors que des secouristes tentent de la convaincre de redescendre. On entend également plusieurs passants dans la rue qui l'interpellent en criant « Comment ça se fait que tu n'aies pas encore sauté ? ».

Quand elle a sauté, certaines personnes se sont même mises à applaudir alors qu'au même moment, l'un des secouristes poussait un cri de panique.

Selon le journal, la police a procédé à l'arrestation de plusieurs passants qui avaient interpellé Li.

En ligne, de nombreux internautes ont dénoncé l'inhumanité dont a fait preuve une partie de la foule.

« La société peut-elle être froide au point d'encourager une jeune fille à sauter dans le vide ? », s'est exclamé un internaute. « Le cri du secouriste dont le cœur se brise reflète bien le mal qui existe dans l'humanité. »

Selon le père de l'étudiante, ce sont des faits de harcèlement sexuel qui ont provoqué le suicide de son enfant.

Le Beijing Youth Daily rapporte les propos du père selon lesquels sa fille essayait tant bien que mal de s'en sortir après avoir été agressée sexuellement par son professeur de lycée.

Le père a déclaré qu'en 2016, un professeur du lycée no6 de Qingyang avait attouché sa fille sans son consentement.

Le père a confié au journal que les médecins de l'hôpital Anding de Beijing avaient diagnostiqué à la jeune fille un état de stress post-traumatique. Le père a ajouté que sa fille avait déjà fait plusieurs tentatives de suicide.

D'après un fonctionnaire du service communication de la municipalité de Qingyang, la dépression de Li datait d'avant sa rencontre avec M. Wu, le professeur accusé d'harcèlement. « Cependant, le professeur n'a pas eu un comportement convenable », a ajouté le service.

Li a laissé un mot écrit à la main dans lequel elle dit : « À mon âge, ma vie aurait dû être celle d'une fleur rayonnante, alors qu'en vérité je ne vois pas pourquoi je devrais rester en vie. »

L'école a voulu offrir la somme de 350 000 yuans (45 578 euros) aux parents de la jeune fille en guise de compensation, mais ces derniers ont refusé car cela les aurait engagés à abandonner les poursuites à l'encontre du professeur.

« Nous ne pouvions signer cet accord humiliant », ont affirmé les parents, cités par le journal.

Selon l'article, ce serait le bureau en charge de l'enseignement de Qingyang qui aurait sanctionné le professeur et initié la procédure de compensation.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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