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Le football arabe a un long chemin à parcourir

Xinhua | 26.06.2018 08h27

La Coupe du Monde de football de la FIFA 2018 a vu s'envoler samedi le dernier espoir arabe de la compétition suite à la défaite de la Tunisie à 5-2 contre la Belgique, apportant encore une fois la preuve que le football des pays arabes a encore beaucoup de progrès à faire avant d'être pris au sérieux dans la plus grande compétition mondiale.

L'équipe tunisienne se prépare à rentrer chez elle à l'instar de ses concurrents arabes le Maroc, l'Arabie Saoudite et l'Egypte, lesquels ont tous été vaincus au cours de leurs deux premiers matchs.

Illustration de cette infortune, Egyptiens et Saoudiens se retrouvent lundi soir à Volgograd avec pour seul enjeu celui de sauver l'honneur.

Suite à son match contre la Belgique, l'entraîneur de l'équipe nationale tunisienne Nabil Maaloul a déclaré aux journalistes que les équipes arabes avaient encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir jouer à armes égales lors du Mondial.

Alors que la Tunisie a été battue par la Belgique et l'Angleterre, l'Arabie Saoudite et l'Egypte ont toutes les deux été défaites par l'Uruguay et la Russie, tandis que le Maroc a perdu contre l'Iran et le Portugal dans le groupe B.

"Pour les équipes arabes, la qualification au Mondial est déjà une réussite en soi, mais notre niveau ne nous permet pas de rivaliser", a déploré Taha Ismail, expert en football et ancien attaquant du club égyptien Al-Ahly.

La plupart des experts ont attribué les mauvaises performances des équipes arabes au Mondial à une condition physique insuffisante et un manque d'efforts de la part des joueurs, plutôt qu'à de mauvais choix stratégiques ou tactiques.

"Les équipes arabes manquent de professionnalisme et de sérieux dans leur préparation pour le Mondial. Nous n'avons pas assez de camps d'entraînement ni assez de financements. Il nous reste beaucoup de chemin à faire", a indiqué M. Ismail à Xinhua, ajoutant que "notre niveau de football est bas et nous devons l'admettre".

Farouk Gaafar, une star retraitée du club populaire égyptien Zamalek, a décrit la performance des équipes arabes au Mondial comme étant "très faible".

"Pour beaucoup d'Arabes, le simple fait de se qualifier au Mondial est devenu une réussite, et non la démonstration de bonnes capacités et de performances notables dans la compétition", a expliqué M. Gaafar à Xinhua.

"Les joueurs ne font pas assez d'efforts à l'entraînement ou en match. Beaucoup d'entre eux ne participent pas régulièrement aux camps d'entraînement et aux matchs amicaux. Tous ces facteurs affectent la performance générale", a ajouté l'ancien milieu de terrain.

Les fans arabes de football ont été surpris et déçus par les résultats en Russie, certains publiant des messages moqueurs sur les réseaux sociaux indiquant par exemple que le sigle FIFA devrait être la forme réduite de "football isn't for Arabs" (le football n'est pas fait pour les Arabes).

"Les défaites au Mondial ne sont pas une surprise. La surprise, c'est quand une équipe arabe atteint les huitièmes de finale ou au-delà", a affirmé le commentateur sportif et écrivain égyptien Hassan al-Mestikawi.

D'après le commentateur, les footballeurs arabes n'ont pas la forme physique de leurs homologues occidentaux et manquent de travail d'équipe, d'efforts et de persévérance.

"J'ai toujours dit que notre performance au Mondial est plus importante que le fait de prendre part à la compétition", a rappelé M. Mestikawi à Xinhua, soulignant le besoin pour les joueurs arabes robustes, rapides et grands d'être en mesure d'affronter des équipes fortes et ainsi rivaliser efficacement lors de la compétition.

Il a poursuivi en faisant observer que le faible niveau du football arabe était en lien avec les niveaux technologiques et scientifiques, affirmant que les Arabes seront bons dans ce sport lorsque leur société sera plus développée et avancée. "Le football est un modèle à échelle réduite de notre développement".

"Nous les Arabes avons un long chemin à parcourir pour marquer notre présence au Mondial et rivaliser pour le titre", a conclu M. Mestikawi.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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