Dernière mise à jour à 09h17 le 26/06
Au moins 86 personnes ont été tuées lors d'une série d'attaques coordonnées menées samedi soir dans plusieurs villages de la province nigériane du Plateau (centre), a annoncé dimanche la police.
On recense par ailleurs six blessés graves, tandis que 50 habitations, deux voitures et 15 motos ont été incendiées, a ajouté son porte-parole, Terna Tyopev, sans pouvoir dire qui en sont les auteurs.
Ces attaques coordonnées ont visé pour l'essentiel les villages de Razat, Ruku, Nyarr, Kura et Gana-Ropp dans la région de Barkin Ladi, a-t-il précisé, mais le total des villages attaqués est de 11. D'après M. Tyopev, les corps de la plupart des victimes ont été restitués à leur famille, tandis que d'autres se trouvent encore à la morgue.
Le président Muhammadu Buhari a dit regretter ces décès "profondément déplorables". Dans un tweet, il a promis d'œuvrer "sans relâche pour mettre hors d'état de nuire et traduire devant la justice tous les meurtriers, les éléments criminels et leurs soutiens".
Les autorités provinciales ont indiqué qu'une enquête avait été ouverte et qu'un couvre-feu nocturne avait été imposé dans la région frappée.
Le gouverneur de l'Etat du Plateau, Simon Lalong, qui a évoqué une attaque "épouvantable", a ordonné aux forces de sécurité de redoubler d'efforts pour prévenir ces attaques contre les communautés rurales.
Le Plateau se situe géographiquement au point de rencontre entre le Nord dominé par les musulmans et le Sud à majorité chrétienne. Le 7 mars 2010, des conflits confessionnels avaient éclaté entre les deux communautés dans cet Etat. Le Plateau a également connu des attentats à la bombe, ainsi que des violences entre des agriculteurs locaux et des bergers de l'ethnie Fulani, tuant notamment des femmes et des enfants.
Les nomades Fulani, confrontés au changement climatique, descendent de plus en plus vers le sud à la recherche de meilleurs pâturages et entrent parfois en conflit avec les communautés agricoles locales.
Pour certains analystes, ces violences sont parfois même plus graves que celles causées par la secte islamiste Boko Haram dans le nord-est du pays.