Dernière mise à jour à 09h15 le 26/06
Le commissaire européen au Budget, l'Allemand Günther Oettinger, également membre de l'Union Chrétienne-Démocrate (CDU), a plaidé lundi pour plus de temps afin d'aider la chancelière allemande Angela Merkel (CDU) à forger une nouvelle approche conjointe à la politique d'asile au sein de l'Union européenne (UE).
Au journal Reutlinger General-Anzeiger, M. Oettinger a affirmé que la solution pour la politique d'asile "dans la dimension demandée par l'Union Chrétienne-Sociale (CSU)" ne pouvait être obtenue en quelques jours. Il fait ainsi allusion à un conflit qui s'envenime au sein du gouvernement allemand entre la CDU et la CSU provoqué par "un plan directeur sur la migration" rédigé par le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer (CSU).
La CDU et la CSU sont dans une impasse très largement médiatisée sur la question du renvoi à la frontière allemande des demandeurs d'asile déjà enregistrés dans un autre pays de l'espace Schengen.
M. Seehofer veut refuser l'accès à l'asile sur le territoire allemand si les demandeurs sont déjà officiellement enregistrés dans la zone Schengen via un autre pays. Mme Merkel, quant à elle, a mis en garde contre un effet domino, car les voisins de l'Allemagne ferment les uns après les autres les frontières internes de Schengen, et demande au contraire une solution européenne à "la crise des réfugiés".
Bien que le ministre de l'Intérieur puisse techniquement promulguer des politiques liées à l'immigration et à l'asile sans le consentement de la chancelière, une telle décision serait sans précédent dans un gouvernement allemand. Mme Merkel a déjà menacé de limoger M. Seehofer s'il continuait de défier son autorité.
La chancelière a récemment discuté de ce sujet lors d'une réunion multilatérale convoquée à la hâte à Bruxelles baptisée "sommet pour sauver Merkel" par certains. Après un premier cycle de discussions peu concluant dimanche, la chancelière a déclaré à la presse avoir rencontré "beaucoup de bonne volonté" mais a reconnu qu'il y avait encore beaucoup de désaccord entre les 16 Etats européens concernés.
Parallèlement, M. Oettinger a souligné lundi que des progrès avaient été enregistrés. "Je pense que la chancelière possède de forts arguments pour poursuivre les consultations au niveau européen", a déclaré le commissaire européen à Reutlinger General-Anzeiger.