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Fumer chez soi présente un risque pour la grossesse

le Quotidien du Peuple en ligne | 13.07.2018 11h00
Fumer chez soi présente un risque pour la grossesse
Des fumeurs dans un espace extérieur dédié, rue Dongfang à Shanghai. [Crédit photo : Gao Erqiang pour le China Daily]

D'après une étude chinoise, les femmes enceintes dont le partenaire fume à la maison ont 17% de chance supplémentaire de faire une fausse couche que les autres femmes, soulignant ainsi la nécessité d'avoir un contrôle du tabagisme plus ferme encore au niveau des familles.

L'étude a eu recours à des contrôles de pré-grossesse réalisés gratuitement pour collecter l'ensemble des données. Au total, 5,77 millions de chinoises non-fumeuses vivant à la campagne et âgée de 20 à 49 ans, ainsi que leurs compagnons, dont 29% fument, ont participé à l'étude. Les données ont été rassemblées entre 2010 et 2016.

Alors que, de façon générale, le taux de fausse couche spontanée s'élevait à 2,5%, le même taux chez les femmes ayant un compagnon fumeur était plus élevé de 0,42 points de pourcentage, tandis qu'il était 0,12 points moins élevé dans les foyers non-fumeurs.

On observe une baisse du taux de fausse couche dans les familles où le futur père arrête la cigarette avant la conception ou lors des premiers mois de grossesse, une baisse qui n'apparaît pas dans les foyers où l'homme continue à fumer.

L'étude a été conduite par des chercheurs de l'Institut de recherche de la Commission nationale sur la santé. Elle a ensuite fait l'objet d'une publication en juin sur le site de la revue Journal d'épidémiologie et de santé publique.

« D'après nos observations et des communications que nous avons eu avec les futurs parents, nous avons remarqué que les hommes, qui sont souvent peu disposés à arrêter la cigarette, exprimaient un désir plus fort de réduire leur consommation au nom de l'enfant », rapporte Yang Ying qui a participé à la réalisation de l'étude en tant que chercheur associé de l'institut.

Yang ajoute que les femmes enceintes sont tout autant voire davantage vulnérable aux résidus chimiques dangereux pour la santé que rejettent les cigarettes que fument au quotidien leurs compagnons, comparé à la cigarette dans l'espace public.

« Le but de cette recherche est de convaincre les hommes qu'ils feraient mieux d'arrêter de fumer au nom de la bonne santé de leurs familles, que cela soit dans les lieux publics ou chez eux », explique Yang.

Yang fait par ailleurs remarquer que l'étude avait été limitée par le manque d'instruments de mesure pour établir le véritable niveau de toxines produites par la cigarette et qui peuvent affecter les femmes enceintes.

Malgré ce problème, l'étude a reçu l'approbation et l'intérêt de Yang Jie, directeur adjoint du bureau de contrôle du tabagisme du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies.

« Le résultat de l'étude suffit à montrer que le tabagisme chez les parents est lié au risque de fausse couche, si ces données sont exactes », explique Yang.

Pour Yang, cette étude peut jouer un rôle positif pour la mise en place de politiques de lutte contre le tabagisme en Chine.

« La Chine promeut la lutte contre le tabagisme dans l'espace public depuis longtemps. Une interdiction nationale par le biais de la loi a été envisagé, bien que jamais mis en œuvre », rapporte Yang. « Les décideurs politiques peuvent s'appuyer sur des travaux de recherche comme celui-ci qui peuvent convaincre l'opinion publique de la nécessité de se battre pour un environnement qui soit débarrassé des fumées de cigarettes. »

Cela fait des années que la Chine se déchire sur la question de l'interdiction générale de la cigarette dans les espaces clos. À la fin 2016, seules 18 villes avaient adopté des règles interdisant le tabagisme à l'intérieur des bâtiments. Ces règles ne concernent cependant qu'un dixième de la population chinoise.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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