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Sentinelle solitaire, il s'éteint après 32 ans de bons et loyaux services

le Quotidien du Peuple en ligne | 01.08.2018 10h12

L'île de Kaishan, située au large du Jiangsu, pleure Wang Jicai, commandant de la sentinelle milicienne de l'île, lui qui aura dédié sa vie à la surveillance de la côte est de la Chine en compagnie de sa femme. Ils se considéraient comme la première ligne de défense de leur pays.

Wang Jicai et son épouse, Wang Shihua, étaient les deux gardes-frontières de l'île. Ayant rempli leur devoir depuis maintenant 32 années, la Chine avait déjà rendu hommage au couple en les érigeant en modèle de la nation.

« Wang Jicai est la fierté du comté de Guanyun et un héros de notre temps. Il avait toujours prôné l'idée que défendre l'île faisait partie de la défense de la nation toute entière », a déclaré lundi Zhu Xinbo, chef du gouvernement du comté, lors des funérailles de Wang.

L'île de Kaishan est de petite taille. Sa superficie n'est que de 13 000 mètres carrés. Cependant, l'île se trouve à seulement 12 miles nautiques du port de Yanwei, lui-même situé à la limite de la mer Jaune, près de la jonction des eaux internationales japonaises et sud-coréennes.

Il y a plusieurs années, l'île ne possédait ni téléphone, ni arbre, ni télévision ni internet, et était régulièrement coupée du monde par de violentes tempêtes. Cernées par les mauvaises herbes et les falaises abruptes, les six granges que compte l'île sont continuellement battues par les bourrasques de vent. L'eau potable et la nourriture ont toujours dû être acheminées par bateau depuis la côte.

Le poste de sentinelle de l'île de Kaishan est établi en 1985, au moment où les troupes qui étaient alors basées sur l'île se retirent dans le cadre d'une réorganisation militaire. L'année suivante, l'armée demande à Wang Jicai, milicien de l'armée chinoise âgé alors de 26 ans, d'assurer la surveillance de l'île.

En prenant son service, Wang Jicai déménage sur l'île avec quelques bagages contenant vêtements et vivres et laisse sa femme Wang Shihua, alors institutrice, et leur fille en bas âge à Guanyun.

Selon le gouvernement du comté, Wang disait qu'il avait toujours eu la conviction que l'île était une partie inaliénable de la Chine. Il avait promis de toujours la protéger.

48 jours après son arrivée sur l'île, l'épouse et la fille de Wang lui rendent visite. Peu de temps après, un typhon les piège toutes les deux sur l'île, sans compter que l'épouse de Wang ne parvient pas à trouver le sommeil à cause du fracas des vagues.

Malgré tout cela, Wang Shihua décide qu'il est de son devoir de s'occuper de son mari. Elle démissionne, laisse sa fille à sa belle-mère et part s'installer sur l'île où se trouve son mari.

L'hommage rendu par le gouvernement du comté fut l'occasion de rappeler le quotidien du couple sur l'île : hisser le drapeau, surveiller les mers et les airs, venir en secours aux naufragés et compiler les rapports dans le registre dédié à la défense des côtes.

En 1987, la femme de Wang donne naissance à un fils, né sur l'île. Le couple se charge seul de l'accouchement.

Contraint par leur sens des responsabilités, le couple n'a pu se réunir qu'à cinq occasions avec la famille pour la fête du Printemps au cours des 32 dernières années.

Aujourd'hui, l'île est alimentée en électricité par l'énergie solaire et l'énergie éolienne. La télévision, l'air conditionné et les autres appareils électroménagers sont désormais tous présents. Les granges ont été rénovées et sont aujourd'hui équipées de salles de bain.

Le couple avait réussi à faire pousser des arbres et d'autres plantes entre les rochers, rendant l'île déserte de plus en plus verte. Bien plus qu'une île à leurs yeux, il s'agissait avant tout d'un foyer.  

Des proches de Wang Jicai, qui était âgé de 59, se sont recueillis lundi lors de ses funérailles à Guanyun, dans la province du Jiangsu. Wang Jicai était sentinelle sur une petite île de la mer Jaune. Il aura consacré son existence entière à la défense des côtes chinoises. [Crédit photo : Wu Chenguang pour le China Daily]

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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