A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Soudan du Sud, la nouvelle représentante spéciale du secrétaire général dans ce pays, Ellen Margrethe Loej, a souligné mercredi que la situation humanitaire restait catastrophique et ne s'améliorerait pas tant qu'il n'y aura pas de réconciliation.
Plus de 1,8 million de Sud-Soudanais sont déplacés, dont 453.000 ont trouvé refuge dans les pays voisins. Environ 4 million de personnes, soit près d'un tiers de la population, sont confrontées à l'insécurité alimentaire, a souligné Mme Loej lors d'un exposé devant les membres du Conseil.
Malgré les efforts de la communauté humanitaire, "aucun montant d'aide humanitaire ne peut résoudre la crise ou convaincre les gens de rentrer chez eux : seules la paix et la réconciliation le peuvent et, malheureusement, en l'absence des deux, l'opération humanitaire devra être poursuivie si nous voulons continuer d'éviter que la situation humanitaire ne se détériore davantage", a-t-elle ajouté.
Mme Loej, qui a pris ses fonctions il y a six semaines, a indiqué que de petites escarmouches entre les deux parties en conflit se sont poursuivies ces derniers mois. Ainsi, dans l'Etat d'Unity, la tension reste élevée, notamment autour du site de protection de la Mission des Nations Unies (MINUSS) à Bentiu, les forces du SPLA affirmant que le site est un bastion de l'opposition.
La MINUSS continue de fournir une protection à environ 100.000 personnes déplacées internes, dont 49.000 à Bentiu, 28.000 dans la capitale Juba et plus de 18.000 à Malakal, dans l'Etat du Haut-Nil.
La représentante spéciale a indiqué qu'avec la saison sèche approchant, des discussions sont en cours entre la MINUSS, les agences humanitaires, le gouvernement et d'autres partenaires pour commencer le processus facilitant les retours volontaires là où les conditions de sécurité le permettent.
"Il n'y a pas d'autre alternative que de faire taire les armes et de conclure, sans délai supplémentaire, un accord de paix global", a conclu Mme Loej. "C'est le message que je répète à tous mes interlocuteurs sud-soudanais, dont le Président Kiir et le dirigeant de l'opposition, Dr. Riek Machar".
La représentante spéciale a appelé le Conseil de sécurité, les dirigeants régionaux et tous les amis du Soudan du Sud à encourager les deux rivaux à faire les compromis nécessaires.