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Dimitri de Boer s'associe à la protection environnementale en Chine (2)

( Source: La Chine au présent )

29.06.2015 08h46

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La participation du public est cruciale pour conduire chacun à déployer des efforts pour sauver la planète. C'est l'un des thèmes directeurs du ECEGP, avec en outre l'accès aux informations liées à l'environnement, le recours à la justice et la responsabilité environnementale des entreprises. « Ces quatre thèmes ont été fixés par la Commission européenne et le ministère chinois de la Protection environnementale, explique Dimitri de Boer. Il faut savoir qu'à l'international, les trois premiers sont considérés comme les meilleures méthodes pour garantir aux gens la protection de leurs droits environnementaux. Ils ciblent la société, tandis que le dernier vise à faire le lien entre l'industrie et la communauté. »

L'accès à l'information, la participation du public au processus décisionnel et l'accès à la justice dans les affaires environnementales sont effectivement les principes énoncés dans la convention d'Aarhus, dressée en Europe en 1998 et comptant aujourd'hui 47 signataires (dont l'Union européenne). « À l'époque, devenir membre n'était pas possible pour la Chine, c'était trop tôt. Néanmoins, le pays reconnaît l'importance de ces principes et travaillent dur pour les mettre en pratique », commente-t-il.

Concrètement, Dimitri de Boer et son équipe jouent le rôle de coordinateur entre les divers actionnaires gouvernementaux, notamment la délégation de l'Union européenne en Chine, le ministère chinois de la Protection environnementale et le ministère chinois du Commerce. Puis, ils composent un programme d'action annuel et répartissent au mieux les fonds recueillis dans les divers projets.

Actuellement, 15 projets sont en cours dans le cadre du ECEGP. Dimitri nous parle d'un qui lui tient particulièrement à cœur : « À Guizhou, le gouvernement local a décidé de mandater une ONG pour superviser les industries polluantes. Les résidents locaux sont mis à contribution dans ce système, puisqu'ils ont la possibilité d'informer cette ONG des dommages environnementaux dont ils ont été les témoins. C'est un modèle intéressant et pionnier que je n'avais vu nulle part ailleurs en Chine. »

Au-delà du ECEGP qu'il dirige, Dimitri de Boer souligne qu'une multitude de coopérations existent entre la Chine et le reste du monde pour faire progresser la cause environnementale, qu'elles soient d'ordre public ou privé. On peut citer notamment l'accord historique sur le climat signé entre Beijing et Washington en novembre 2014, en marge du sommet de l'APEC, ou encore les nombreux partenariats commerciaux dans les secteurs des énergies plus propres (nucléaire, « charbon propre »...) et renouvelables (éolienne, solaire, hydroélectrique...).

En s'appuyant sur les expériences des autres pays mais surtout sur ses propres forces, la Chine a réalisé des avancées significatives en quelques années seulement : publication au quotidien des taux de pollution atmosphérique, investissements massifs dans la lutte contre la pollution et les énergies propres, révision de la Loi sur la protection environnementale, amendes de plus en plus élevées pour les pollueurs – une coentreprise de McDonald's a tout récemment été condamné par le Bureau de protection environnementale de Beijing à payer une amende-record de 566 500 euros pour pollution de l'eau –, préparation d'une taxe environnementale et/ou d'une bourse du carbone à l'échelle nationale... Et ceci n'est qu'une liste non exhaustive !

Cependant, la route est encore longue avant d'obtenir un environnement assaini et une transparence maximale quant aux diverses pollutions. « En Chine, il est possible de vérifier en temps réel la pollution atmosphérique plus aisément que nulle part ailleurs, reconnaît Dimitri de Boer. Mais il manque encore quantité d'informations sur les nuisances sonores, la présence de substances nocives dans le sol, le rejet des déchets, etc. Quand on évoque le sujet de la pollution en Chine, les gens ont tendance à incriminer le secteur industriel, négligeant l'agriculture. Toutefois, les engrais et pesticides sont de graves polluants. À chaque secteur ses types d'émissions. Du coup, impossible de régler le problème de la pollution en un claquement de doigts ! »


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