Une lutte mondiale contre les émissions
« La Chine s'est développée très rapidement sur le plan économique, mais a également pollué très rapidement », ajoute Dimitri de Boer. Après trente années d'essor économique et industriel, le pays le plus peuplé au monde affiche un constat assez déplorable : premier émetteur de CO2 au monde ; près de 60 % de ses nappes phréatiques sont jugées de piètre qualité ; et 16 % des terres seraient polluées aux agents chimiques tels que l'arsenic ou le mercure. Il note tout de même que la Chine, bien qu'elle soit toujours considérée comme un pays en développement, s'investit déjà beaucoup dans la protection environnementale, ce qui pourrait faire des émules parmi les pays en développement, tels que le Brésil, la Russie, l'Inde, l'Afrique du Sud ou le Mexique.
Selon les termes de Dimitri de Boer, l'Europe, les États-Unis et la Chine, au regard du volume d'émissions qu'ils émettent, seront « les éléphants dans la pièce » lors de la tant attendue Conférence de Paris sur le climat, qui réunira 190 pays au Bourget fin 2015. « À la Conférence de Copenhague, il a été convenu qu'il fallait limiter le réchauffement du globe à 2 °C, de sorte à éviter un changement climatique catastrophique. Mais à vrai dire, même si tous les pays prennent des engagements à Paris et s'y tiennent, il est fort à parier que cet objectif ne sera pas atteint. » À savoir qu'actuellement, cette hausse de la température globale est évaluée à 4 °C...
Toutefois, d'après les prédictions de notre spécialiste, cette rencontre devrait permettre d'aboutir à l'édification d'un cadre de travail mondial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Je pense qu'un accord sera signé, car la démarche adoptée est la bonne selon moi : chaque pays va venir et présenter son propre plan d'action, ses propres ambitions et objectifs. Il est alors fort probable qu'un consensus sera trouvé ».