Dernière mise à jour à 08h41 le 26/01
Les inventions les plus utiles proviennent parfois d'où on ne les attendait pas : c'est ainsi qu'un coléoptère du désert a montré aux scientifiques comment éviter le givre sur les avions et les pare-brise. Selon une étude publiée dans Scientific Reports, un journal en ligne géré par Nature, une équipe de scientifiques de l'Institut polytechnique de Virginie (Virginia Tech) a découvert une méthode pour contrôler et prévenir le gel. La méthode fonctionne autour de la combinaison d'un modèle spécifique recouvrant le dessus d'une surface résistante à l'eau. L'équipe estime qu'en agrandissant l'échelle des tests, la méthode pourrait être utilisée sur des objets commerciaux plus grands, comme les avions.
L'inspiration pour cette méthode de prévention efficace du gel est venue d'un insecte qui vit dans un environnement où le gel est pourtant rarement un problème. Les scientifiques ont fondé leur méthode sur la carapace de l'insecte. Le coléoptère en question vit dans les déserts du Sud-ouest de l'Afrique, où l'eau est rare. Et il est justement capable de recueillir l'eau présente dans l'air grâce à des propriétés uniques de sa carapace. Des bosses spécialisées travaillent en tandem avec une surface lisse de la carapace, permettant aux gouttelettes d'eau de se former et d'arriver jusqu'à la bouche de l'insecte.
Les scientifiques ont examiné les modèles uniques des bosses de la carapace de l'insecte et les ont reproduites sur une plaquette de silicium, un processus connu sous le nom de photolithographie. Ce motif chimique attire les gouttelettes d'eau, tandis que la surface du matériau les repousse. Le résultat maintient les gouttelettes d'eau séparées et mobiles, ce qui ralentit ou empêche totalement la progression du gel. Selon le communiqué de presse, les scientifiques ont testé avec succès la méthode sur une surface d'environ un centimètre de taille, mais ils estiment qu'elle peut être étendue pour un usage commercial.
Ce pas la première fois que cet insecte du Désert du Namib offre une nouvelle solution à un problème humain. En 2012, une startup américaine avait ainsi basé leur concept pour une bouteille auto-remplissable autour de la capacité naturelle de l'insecte à distiller l'eau de l'air. Et on peut rencontrer des solutions « inspirées de la nature » similaires dans la vie quotidienne et les technologies du futur. En 2009, Qualcomm MEMS Technologies a créé le premier écran e-reader en couleurs basé sur une technologie inspirée par des ailes de papillon. Et en 2011, une équipe de chercheurs japonaise a créé un film pour aider les panneaux solaires à capter plus d'énergie du soleil, inspiré par les yeux des mites. Plus récemment encore, en 2015, un groupe de scientifiques a créé un nouveau capteur pour les petits drones qui a été découvert en étudiant les yeux des insectes.