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La consommation de café pourrait contrer l'inflammation liée à l'âge

Xinhua | 31.01.2017 10h50

Des chercheurs de la faculté de médecine de l'université de Stanford ont découvert récemment une relation entre l'âge, l'inflammation systémique, les maladies cardiovasculaires et la consommation de café.

Une analyse étendue d'échantillons sanguins, de données d'enquêtes et d'historiques médicaux et familiaux obtenus auprès de plus de 100 personnes a révélé un mécanisme inflammatoire fondamental associé au vieillissement humain, et sa relation avec des maladies chroniques.

Cette étude indique que les métabolites, ou produits de métabolisation, des acides nucléiques (qui servent de "matériaux de construction" pour nos gènes), qui circulent dans le sang, peuvent déclencher un processus inflammatoire, qui peut lui-même être un facteur de maladies cardiovasculaires ou d'augmentation du taux de mortalité global.

"Plus de 90 % des maladies non transmissibles liées à l'âge sont associées à l'inflammation chronique", a déclaré David Furman, professeur associé consultant à l'Institut de Stanford sur l'immunité, la transplantation et l'infection et directeur de recherches de cette étude publiée récemment dans Nature Medicine.

Plus de 1 000 documents démontrent déjà que l'inflammation chronique contribue à un grand nombre de cancers, à la maladie d'Alzheimer et à d'autres formes de démence, à des troubles cardiovasculaires, à l'ostéoarthrite et même à la dépression.

Cette étude sur plusieurs années fournit des éléments probants montrant que la caféine et ses métabolites peuvent contrer l'action de ces métabolites d'acide nucléique circulants, ce qui explique peut-être pourquoi les buveurs de café vivent souvent plus vieux que ceux qui n'en consomment pas.

"Beaucoup d'études ont révélé cette association", a déclaré M. Furman. "Nous venons de découvrir une explication possible".

Les chercheurs ont utilisé des données collectées dans le cadre d'un programme à long terme débuté il y a 10ans par Mark Davis, professeur de microbiologie et d'immunologie et directeur de l'Institut de Stanford sur l'immunité, la transplantation et l'infection, et co-auteur de cette étude, Cornelia Dekker, professeure de maladies pédiatriques infectieuses, étude concernant l'immunologie du vieillissement. Dans ce programme, des participants sains de 20 à 30 ans, et un des participants d'un autre groupe âgés de plus de 60 ans, ont été étudiés chaque année par des études, des prélèvements sanguins et des examens de leurs antécédents médicaux.

Dans cette nouvelle étude, en annulant deux groupes de gènes dont l'activité est associée à la production d'une protéine inflammatoire circulante puissante baptisée IL-1-beta, les chercheurs ont comparé les prélèvements sanguins des participants plus âgés et des participants plus jeunes, pour déterminer quels gènes avaient tendance à être plus intensément activés chez les personnes âgées. Les gènes de chaque groupe semblent travailler en coordination les uns avec les autres.

Les chercheurs ont découvert que l'incubation d'un type de cellules immunitaires avec deux de ces métabolites d'acide nucléiques renforçait l'activité d'un groupe de gènes, générant une production accrue de la IL-1-beta. Injectées dans des souris, ces substances provoquaient une inflammation systémique élevée, ainsi qu'une hypertension artérielle. De plus, les cellules immunisées s'infiltraient dans les reins des animaux et les encombraient, augmentant substantiellement la pression rénale.

"Nos résultats montrent qu'un processus inflammatoire sous-jacent, associé au vieillissement, non seulement provoquer les maladies cardiovasculaires, mais aussi est lui-même provoqué par des événements moléculaire que nous pourrions cibler et combattre", a déclaré M. Davis, cité dans un communiqué de presse de Stanford, une université située dans le nord de la Californie sur la côte Ouest des États-Unis.

Il a été découvert que ce mécanisme inflammatoire était activé uniquement chez certains des participants de cette étude, mais pas tous. Ceux chez qui il était relativement peu marqué étaient souvent ceux qui buvaient le plus de boissons caféinées. Les expériences en laboratoire ont révélé que ce mécanisme était directement contré par la caféine et les composés associés.

Intrigués par la corrélation entre le degré de santé des participants âgés, l'activation de la batterie de gènes et la consommation de caféine déclarée par les participants, les chercheurs ont suivi cette piste et confirmé que le sang du groupe présentant une faible activité de la batterie de gènes était plus riche en caféine et en nombre de métabolites, par comparaison avec le groupe présentant une forte activité de la batterie de gènes.

Les exemples des métabolites en question comprennent la théophylline, également présente dans le thé, et la théobromine, également abondante dans le chocolat.

L'incubation des cellules immunes avec la caféine et ses produits métabolisés, ainsi que les métabolites d'acide nucléique déclenchant l'inflammation, jouent un rôle substantiel pour éviter que cette dernière n'exerce son effet inflammatoire puissant sur les cellules.

"Le fait qu'un produit que beaucoup de gens boivent, et aiment boire, pourrait avoir un effet bénéfique direct, a été une surprise pour nous", a déclaré M. Davis, observant que cette étude ne prouvait pas un lien de causalité. "Nous avons par ailleurs démontré de manière plus rigoureuse, par des tests en laboratoire, un mécanisme qui pourrait être une explication plausible".

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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