Dernière mise à jour à 09h48 le 27/01
Le Président mexicain Enrique Peña Nieto a annulé jeudi une visite prévue à la Maison Blanche après l'indignation déclenchée au Mexique par la décision du Président Trump de commencer à construire un mur à la frontière. |
Le Président mexicain Enrique Peña Nieto a annulé jeudi une visite prévue à la Maison Blanche après l'indignation déclenchée au Mexique par la décision du Président Trump de commencer à construire un mur à la frontière, dans ce qui semble être l'une des fractures les plus graves entre Washington et l'un de ses alliés les plus importants. La décision de M. Peña Nieto intervient un jour après que le nouveau Président américain ait signé un ordre exécutif pour construire un mur de frontière, qu'il a aussi instamment demandé au Mexique de financer. Les responsables mexicains ont refusé avec colère.
« Ce matin, nous avons informé la Maison Blanche que je ne participerai pas à la réunion de travail prévue mardi prochain avec @POTUS », a déclaré M. Peña Nieto dans un tweet. Le Président américain avait auparavant envoyé un message enregistré mercredi soir disant qu'il « regrettait et désapprouvait » la décision américaine d'aller de l'avant avec le mur, mais qu'il avait encore l'intention de venir à Washington mardi prochain pour rencontrer Donald Trump en raison de l'importance des négociations en cours. Mais cette décision a changé après un tweet publié jeudi matin par Donald Trump disant que si le Mexique n'était pas disposé à payer pour le mur, « alors il serait préférable d'annuler la prochaine réunion ».
Les relations entre les États-Unis et le Mexique se sont rapidement détériorées depuis que Donald Trump a pris le pouvoir. Le Président américain a proposé plusieurs politiques auxquelles le Mexique s'oppose, comme la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain, l'augmentation des expulsions d'immigrants illégaux et la construction du mur frontalier. La construction d'un mur à la frontière était l'une des promesses majeures de Donald Trump et un cri de ralliement pour ses partisans pendant la campagne présidentielle de l'an dernier. De son côté, Enrique Peña Nieto a insisté sur le fait que le Mexique ne paiera pas pour le mur, faisant de cette affaire une question de dignité et de principe pour son pays. Mais il a toutefois essayé de maintenir une approche diplomatique à la nouvelle administration, suggérant que le Mexique pourrait négocier avec son plus grand partenaire commercial et maintenir de bonnes relations avec lui.
Au Mexique, la pression monte sur M. Peña Nieto pour réagir plus énergiquement aux provocations de Trump. La décision de Donald Trump d'émettre des ordres exécutifs pour commencer la construction du mur à la frontière et prendre d'autres mesures contre l'immigration illégale a alarmé les Mexicains. Le calendrier a également été considéré comme une nouvelle insulte : le Ministre des affaires étrangères Luis Videgaray était sur la route de Washington mardi lorsque la nouvelle de la décision de construire le mur est tombée.
Dans son discours du mercredi soir, M. Peña Nieto a déclaré : « Je regrette et désapprouve la décision des Etats-Unis de poursuivre la construction d'un mur qui depuis des années nous divise, et ne nous unit pas ». Pour le Président mexicain, dont la cote d'approbation est tombée très bas, ce message constituait une dénonciation irritée des plans de Donald Trump. Tout au long de la course vers la présidence de Donald Trump, M. Peña Nieto s'était pourtant montré des plus respectueux envers lui, l'invitant même à visiter la ville de Mexico en tant que candidat en août dernier.