Dernière mise à jour à 09h32 le 18/04
(Photo d'archives) |
Des scientifiques ont accidentellement développé une enzyme mangeuse de plastique qui pourrait être utilisée pour combattre l'un des pires problèmes de pollution au monde. Des chercheurs de l'université britannique de Portsmouth et du Laboratoire national des énergies renouvelables (NREL) du département américain de l'énergie ont fait cette découverte en examinant la structure d'une enzyme naturelle trouvée dans un centre de recyclage des déchets au Japon il y a quelques années. Ils affirment que l'enzyme, l'Ideonella sakaiensis 201-F6, est capable de « manger » du polyéthylène téréphtalate, le fameux PET, qui a été breveté comme plastique dans les années 1940 et est utilisé dans des millions de tonnes de bouteilles en plastique de par le monde.
Leur but était d'étudier sa structure, mais ils ont accidentellement mis au point une enzyme qui était encore meilleure pour décomposer les plastiques en PET. « Nous espérions déterminer sa structure pour aider à l'ingénierie des protéines, mais nous avons fini par aller plus loin et avons accidentellement conçu une enzyme avec des performances améliorées pour décomposer ces plastiques », a déclaré le chercheur principal au NREL, Gregg Beckham.
La découverte pourrait aboutir à une solution de recyclage pour des millions de tonnes de bouteilles en plastique en PET, qui restent pendant des centaines d'années dans l'environnement, a déclaré l'Université de Portsmouth sur son site internet. « Le heureux hasard joue souvent un rôle important dans la recherche scientifique fondamentale et notre découverte ne fait pas exception », a souligné le professeur John McGeehan, directeur de l'Institut des sciences biologiques et biomédicales à l'École des sciences biologiques de Portsmouth.
L'enzyme peut également dégrader le polyéthylène furandicarboxylate, ou PEF, un substitut biosourcé pour les plastiques PET qui a été salué comme une solution de remplacement des bouteilles de bière en verre. Les plastiques PEF, bien que biosourcés, ne sont néanmoins pas biodégradables et finiraient en déchets dans les décharges et dans les mers, a indiqué le NREL dans un rapport sur son site internet. « Bien que l'amélioration soit modeste, cette découverte inattendue suggère qu'il y a encore de la place pour améliorer ces enzymes, nous rapprochant ainsi d'une solution de recyclage pour la montagne toujours croissante de plastiques jetés », estime M. McGeehan.