Les trois thés Bai

11.09.2013 à 11h28

Les Bai habitent dans le sud de la Chine, principalement dans les si beaux paysages de Dali. C'est un peuple hospitalier, où lors de presque toutes les fêtes, anniversaires mariages, de l'étude avec un professeur et autres jours de fête, ou quand des invités et des amis viennent en visite, on offre la cérémonie des trois thés, « le premier au goût amer, le deuxième au goût sucré, et le troisième a un arrière-goût ».

Lors de la dégustation des trois thés, chacune des méthodes d'infusion du thé et des ingrédients utilisés est différente. Le premier thé est appelé « le thé des difficultés », ce qui signifie dans la philosophie de la vie : « Avant de se faire une place, il faut d'abord souffrir ». Il se fait ainsi : on fait d'abord bouillir l'eau. Ensuite, l'officiant place un petit pot de terre sur feu doux. Quand celui-ci est chaud, il verse immédiatement la quantité désirée de thé dans le pot, et continue à tourner le pot pour chauffer le thé uniformément, jusqu'à ce que le thé fasse entendre des craquements, que les feuilles jaunissent, puis quand une odeur de caramel s'échappe, il ajoute de l'eau bouillante. Puis, en s'inclinant légèrement, le maître de maison verse du thé bouillant dans des tasses, puis les deux mains levées, les offre à ses invités. Du fait de la cuisson du thé, la boisson a la couleur de l'ambre, un parfum d'encens brûlé, un goût amer, et donc de ce fait, on se contente habituellement d'une seule demi-tasse bue d'un trait.

Le deuxième thé est connu sous le nom de « thé sucré ». Lorsque les invités ont fini le premier thé, le propriétaire reprend le petit pot de terre, torréfie à nouveau le thé, le fait infuser, comme pour le premier. Il ajoute ensuite un peu de cassonade dans la tasse de thé, puis quand le thé est prêt, il le verse dans la tasse, la remplissant aux huit dixièmes. Ce breuvage est un thé sucré et parfumé très savoureux, qui a pour signification « dans la vie, quoi que vous fassiez, ce n'est qu'après être passé par l'amer que vous connaitrez la douceur ».

Quant au troisième thé, il est appelé « thé à l'arrière-goût ». Sa méthode de confection est la même, mais le sucre de la tasse est remplacé par un peu de miel, un peu de riz soufflé, quelques grains de poivre, une pincée de noix ; la tasse est remplie aux six-septièmes. Troisième thé à être bu, il est généralement dégusté en agitant la tasse, pour que le thé et condiments se mélangent intimement tout en émettant un petit son avec la bouche, un « ronronnement ». Cette tasse de thé a un goût sucré, aigre, amer, épicé, tous les goûts sont présents et persistants. C'est un rappel que tout ce que nous voulons a un « arrière-goût », ce qui nous invite à se souvenir de cette philosophie, « l'amer passe avant la douceur ».

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