Une industrie de sable
A-t-il pensé au service d'intérêt public ou au rendement lorsqu'il s'est engagé dans l'aménagement du désert ? Sa réponse est très honnête et pertinente : « C'est assurément au rendement que je pensais, car c'est lui qui me permet par la suite de rendre service à la société. »
Pour garantir le succès de l'aménagement du désert, Wang Wenbiao et son équipe ont rendu visite à des établissements de recherche comme l'Académie des sciences sylvicoles de Chine et l'université de l'Agriculture de la Mongolie intérieure. Ils ont également établi des relations de coopération avec de nombreux centres de recherche chinois et étrangers, en vue de trouver des solutions pour fixer le sable. Enfin, Elion est parvenu à reboiser le désert en plantant des forêts de fixation, en déplaçant les habitants et en rétablissant la végétation naturelle. Il a par ailleurs adopté d'autres méthodes : le semis par avion et la culture mécanisée. Au cours de ces travaux, Wang Wenbiao ne cessait de se demander si un tel investissement serait source de rentabilité.
Après plusieurs années d'enquête et de recherches, ils ont porté leur attention sur des plantes spécifiques qui résistent à la fois aux conditions du désert et possèdent des vertus médicinales, telles que la réglisse. « Nous envisagions de les planter sur une vaste surface et d'en faire une industrie. Notre entreprise aurait pu en tirer profit », se remémore Wang Wenbiao. Ses employés et lui ont donc commencé à cultiver de la réglisse. Grâce à leur persévérance, ils ont planté de la réglisse, des saules des sables et des peupliers le long des routes, sur une superficie totale de 200 000 mu (un mu est égal à 0,067 ha).
À un moment donné, Wang Wenbiao a dû faire un choix : soit il se consacrait à son industrie du sable, écologique, soit il exploitait la saline, qui rapportait des revenus conséquents, mais qui pourrait polluer le désert qu'ils étaient en train de reboiser. En 2009, Wang Wenbiao a fermé à regret la saline dont l'actif net était estimé à 900 millions de yuans. Son action a changé les activités du groupe Elion.
Simultanément, le groupe Elion se lance dans l'industrie des plantes médicinales chinoises. En 2000, les herbes médicinales chinoises qu'il a fait planter sur 650 000 mu ont eu des effets considérables, tant sur le plan social que sur le plan économique. Depuis 2001, Elion a accéléré son rythme de développement, projetant de planter de la réglisse sur un million de mu. Désormais, Elion possède un terrain de deux millions de mu pour la culture des plantes médicinales chinoises telles que la réglisse. La valeur de production de la réglisse a atteint 400 millions à 500 millions de yuans. Celle des médicaments traditionnels chinois qu'il a produits a dépassé les 4 milliards de yuans.
Les activités du groupe Elion couvrent à la fois l'agriculture moderne dans le désert, l'industrie pharmaceutique, l'énergie issue de la biomasse, les nouveaux matériaux du désert et le tourisme dans le désert. Elion, entreprise chimique auparavant polluante, s'est transformée en une entreprise écologique intersectorielle.
Le modèle « entreprise + foyers paysans » adopté par Elion a attiré 130 000 agriculteurs et éleveurs dans les activités et travaux d'aménagement du désert décidés par l'entreprise. Ces activités ont permis de faire gagner aux paysans des revenus corrects, de rentabiliser l'entreprise et d'améliorer l'écologie locale. Elles ont attiré des investissements de près de 100 milliards de yuans et créé environ 100 000 emplois. Le revenu annuel d'un agriculteur/éleveur est passé de 2 000 yuans autrefois à 30 000 yuans aujourd'hui.