Le lendemain, Cai Mingchao a expliqué la raison pour laquelle il refusait de débourser cette somme : « En tant que citoyen chinois, je dois respecter les règlements gouvernementux de mon pays. Si ces deux reliques ne peuvent rentrer en Chine au travers de ces enchères, je ne vais pas les payer. »
Après moult discordes, les sculptures en bronze n'ont finalement pas été vendues. La famille Pinault les a alors achetées directement auprès du propriétaire original.
En avril 2013, pendant la visite du président François Hollande, Henry Pinault, au nom de sa famille, a annoncé qu'ils redonneraient gratuitement les deux têtes de lapin et de rat à la Chine. Il a promis de les restituer respectivement en septembre et octobre de cette année.
Jusqu'à présent, sur les douze sculptures en bronze du jardin Yuanmingyuan, sept ont déjà été rétrocédées à la partie continentale de la Chine. Celle représentant une tête de dragon est soigneusement conservée à Taiwan. Malheureusement, les têtes de serpent, de coq, de chien et de chèvre n'ont toujours pas été retrouvées. En outre, il faut savoir que parmi les sept retournées à la Chine, quatre l'ont été par le biais de ventes aux enchères.
Selon l'enquête de l'Association chinoise des commissaires-priseurs, pendant ces vingt dernières années, plus de 100 000 objets anciens ont été rentrés en Chine à travers des ventes aux enchères. Liu Yang, l'avocat chinois qui a contribué à la rétrocession des bronzes de têtes d'animaux, s'est fermement opposé à la mise en vente des reliques chinoises pillées. Selon lui, de nombreux pays récoltent des bénéfices en vendant ces pièces. En fait, la vente publique de ces antiquités chinoises avait blessé la dignité nationale de la Chine.
Divers jugements
« Bienvenue à la famille ! » Suite à l'annonce de la famille Pinault comme quoi elle allait faire don à la Chine des sculptures de têtes de rat et de lapin en bronze, des internautes chinois s'en sont réjouis sur la toile, louant l'attitude de ces personnes. Le gouvernement chinois a également fait l'éloge de cette famille, considérant que le retour de ces deux sculptures reflète non seulement le soutien des Pinault à la protection du patrimoine culturel de Chine, mais souligne également le consensus de la société internationale sur le rapatriement des objets anciens dans leur pays d'origine.