Le Quotidien du Peuple-Edition d'outre-mer
Ces derniers temps, l'opinion selon laquelle la diminution du nombre d'éléphants, de rhinocéros et de tigres est due à la Chine a fait le buzz dans le monde. Néanmoins, ce point de vue est un jugement partial portant une forte empreinte de subjectivité. Lors d'un entretien exclusif accordé au Quotidien du Peuple, Meng Xianlin, directeur du Bureau national d'administration de l'import-export des espèces menacées d'extinction de Chine, a expliqué la baisse continue du nombre des animaux sauvages par plusieurs facteurs, entre autres quatre causes importantes : la réduction de l'habitat, le braconnage pour la subsistance, les catastrophes naturelles, le manque de surveillance et de contrôle efficaces de la part des pays d'origine.
Malgré les malentendus chez les Occidentaux envers la Chine au sujet des aspects de la tradition culturelle, de l'idéologie et de l'intérêt d'Etat, la Chine joue toujours le rôle d'un grand pays responsable qui fait de son mieux dans la protection des animaux sauvages et participe activement à la coopération internationale dans la lutte contre le commerce illégal animalier. Ce qui a été reconnu par de plus en plus de personnes sur la scène internationale. Une preuve : la Chine s'est vue décerner à deux reprises le ‘Certificat d'honneur du Secrétaire général de la CITES' (la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), du jamais vu dans le monde.
« Ces dernières années, certaines organisations internationales ont fait une analyse sur les chiffres de l'économie chinoise et les revenus des habitants chinois, qui a abouti au résultat que la forte hausse du nombre d'animal sauvage braconnés est en corrélation positive avec la croissance de l'économie chinoise. Ils croient qu'une fois enrichis, les Chinois achètent de l'ivoire comme un objet à bas risque de dévaluation, ce qui a beaucoup attisé le braconnage », a indiqué Zhang Shanning, directeur général du Bureau national d'administration de l'import-export des espèces menacées d'extinction de Chine, lors d'une interview accordé au Quotidien du Peuple.
« C'est effectivement un jugement subjectif sans fondement. Aucune preuve n'est disponible jusqu'à présent pour trancher que les Chinois utilisent leurs revenus disponibles pour acheter de l'ivoire. La situation déplorable du braconnage des animaux sauvages en Afrique est le résultat de plusieurs éléments et n'a rien à avoir avec la croissance économique chinoise », a ajouté Zhang Shanning.
Kan Daoyuan, professeur de politique à l'Institut national des cadres fiscaux de Chine, partage a également fait part de son point de vue sur le sujet. « L'opinion qu'il faut imputer à la Chine la diminution du nombre d'éléphants, de rhinocéros et de tigres tire en fait son origine des différences de traditions culturelles, idéologiques et des intérêts d'Etat des pays. »
Le malentendu quant à l'aspect de tradition culturelle est dû au manque de connaissance sur la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Dans les théories de la MTC, les os et la fourrure de tigre et les cornes de rhinocéros sont des médicaments précieux qui sont efficaces pour le traitement de certaines maladies. C'est pourquoi l'ONG TRAFFIC (en anglais Trade Records Analysis of Flora and Fauna in Commerce) et le WWF partagent l'idée que la MTC est à l'origine de la baisse du nombre de certaines espèces animales et végétales déjà en danger.
« Dans l'histoire de la MTC, certains animaux sauvages étaient considérés comme un médicament. Cependant, avec la sensibilisation à la protection des animaux sauvages et le développement des techniques d'élevages des animaux aux fins d'utilisation médicale, braconner les animaux sauvages pour obtenir des médicaments est devenu très rare. Aujourd'hui, la Chine a déjà établi un système strict de protection des animaux sauvages et a aussi réalisé un approvisionnement industriel de la plupart des espèces animales à des fins médicales. Un tel point de vue est causé par un manque de connaissance sur le développement de l'industrie de la MTC », a analysé Liu Zhanglin, vice-président de la Chambre commerciale des importateurs-exportateurs de médicaments et de produits de santé de Chine.
De plus, la Chine a depuis 1993 interdit l'utilisation des os de tigre comme médicament et a publié spécifiquement un décret interdisant le commerce des cornes de rhinocéros et des os de tigre, qui a également effacé ces deux produits animaux de la liste des médicaments traditionnels chinois. Une série de lois et réglementations a été ensuite promulguée pour mieux protéger les espèces animales qui sont médicalement exploitables.
Actuellement la Chine a déjà mis en place un réseau de réserves naturelles qui a une large couverture et est performant, ce qui lui permet de bien protéger 90% des sortes d'écosystèmes terrestres, 85% des espèces animales sauvages et 65% des groupes de plantes terrestres.