La France a appelé de nouveau les trois candidats controversés -- le président de la transition, Andry Rajoelina, l'ex-première dame, Mme Ravalomanana, et l'ancien président Didier Ratsiraka -- à se retirer de la course à la magistrature suprême, selon un communiqué relayé par l'ambassade de France à Madagascar, mardi.
La France a lancée cet appel suite à la réunion du groupe international de contact sur Madagascar (GIC-M) à Addis Abeba, le 26 juin, qui a encouragé la communauté internationale à envisager l'application de sanctions fermes et ciblées contre ceux qui sapent le déroulement du processus de sortie de crise à Madagascar.
"La France appelle de nouveau Mme Ravalomanana, MM. Rajoelina et Ratsiraka à observer les recommandations faites par la communauté internationale, et donc à retirer leurs candidatures aux prochaines élections présidentielles", a-t-on indiqué dans le communiqué.
"Le groupe de contact, réuni le 26 juin, a souligné que l'ensemble de la communauté internationale ne reconnaîtra pas des autorités malgaches qui seraient élues en violation des décisions pertinentes de l'Union Africaine (UA) et de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC)", a-t-on précisé. La France a "invité les institutions malgaches compétentes à faire preuve de responsabilité et à prendre les mesures nécessaires pour sortir le pays de l'impasse".
Le 13 juin dernier, la France avait déjà déclaré qu'elle n' entend pas accueillir sur son territoire les responsables du blocage du processus de sortie de crise à Madagascar en suspendant leurs visas.
En mai dernier, le Sommet de l'Organe Troïka des chefs d'Etat et de gouvernement de la SADC en Afrique du Sud, a exhorté ces trois candidats à abandonner leurs candidatures au nom de la paix et de la stabilité qui doivent prévaloir dans la conduite des élections à Madagascar.
Lors de sa dernière réunion, le GIC-M a recommandé aux partenaires internationaux de Madagascar qui ont apporté des contributions ou fait des promesses de contributions au processus électoral à prendre les dispositions qui s'imposent pour geler temporairement un tel appui jusqu'au retrait du processus électoral de toutes les candidatures illégales.
Il a indiqué que d'autres sanctions ciblées tomberont et une liste récapitulative des personnes auxquelles ces sanctions s' appliqueront sera élaborée à travers des consultations entreprises par la Commission de l'UA avec les organisations et pays participant aux travaux du GIC-M de façon à disposer, autant que possible, d'une liste unique.
Outre l'UA, la réunion du GIC-M a regroupé le Mozambique, pays assurant la présidence de la SADC, la Tanzanie, pays assurant la présidence de la Troïka de la SADC, l'Afrique du Sud, membre de la Troïka de l'Organe de la SADC, des membres africains du Conseil de sécurité des Nations unies (le Rwanda, le Togo), les membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Russie et Grande-Bretagne), d'autres partenaires de Madagascar comme l'Allemagne et le Japon, la Commission de l'Océan Indien ( COI), le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), les Nations unies, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la SADC et l'Union européenne (UE).