La vie des populations de la capitale guinéenne est désormais rythmée par la campagne électorale, qui entre dans sa troisième semaine, portant ainsi un coup sur le bon déroulement des activités économiques, a-t-on constaté sur place.
La campagne électorale dans le cadre des législatives a débuté dans la morosité le 22 août dernier, avant de gagner petit à petit en intensité, par la présence sur le terrain des partis en compétition, notamment ceux de la mouvance présidentielle et ceux de l'opposition.
Chacun des partis en lice sort le grand jeu pour convaincre l'électorat, par des parades dans la ville, ainsi que des meetings, qui se font dans des stades des 5 communes de la capitale, sur fond de propagande électorale.
Ces mobilisations portent toutefois un coup aux activités économiques, avec les embouteillages monstres qu'elles provoquent le long des artères de la cité. Comme ce fut le cas, lors du chef de file de l'opposition le samedi dernier, Cellou Dalein Diallo, qui revenait de sa région d'origine, la Moyenne Guinée, après une tournée de deux semaines, avait été accueilli par une foule de militants, qui obstruaient les voies à maints endroits de Conakry.
Comme le témoigne ce chauffeur de taxi qui, ce jour fut tenu de marquer une pause, vu que la circulation était quasiment paralysée. Sow Oumar, la quarantaine explique : "J'avais dû renoncer à poursuivre le travail lors de l'accueilli du chef de l'opposition samedi dernier, car les routes étaient bondés de monde, et on avait du mal à se frayer un passage. Au lieu de perdre de l'essence, sans obtenir aucune recette, j'ai garé la voiture, pour attendre le lendemain".
Tout comme Oumar Barry, d'autres chauffeurs de transport en commun avaient emprunté la même voie, à savoir suspendre le travail, pour laisser la place aux militants de l'opposition, qui voulaient célébrer le retour de leur leader.
En plus des transports en commun, qui tournaient donc au ralenti, il y aussi le fait que les principaux marchés de la capitale avaient été désertés par les commerçants. Ainsi, ceux qui avaient des emplettes à faire ont trouvé que les rideaux de fer de la plupart des commerces étaient baissés, ce samedi.
Le même scénario avait été vécu, il y a une semaine, du côté de la commune de Kaloum. C'était lors du lancement de la campagne du RPG-arc-en-ciel, parti au pouvoir, pour le compte de son candidat Bangoura Levia, dans cette commune.
C'était le 2 septembre dernier, et ce jour la mobilisation des militants et sympathisants du parti au pouvoir avait paralysé les activités dans la commune de Kaloum, qui abrite le quartier administratif de la capitale.
C'est un véritable calvaire que les usagers de la route ont vécu ce jour, et certains travailleurs étaient restés dans leur bureaux jusque tard dans la nuit, avant de gagner la banlieue. C'est le cas de Mandjou Camara, administrateur civil, travaillant dans un département ministériel de la place.
Ce quinquagénaire, bedonnant, au cheveu grisonnant a indiqué à un reporter de Xinhua, que voyant l'atmosphère qui régnait au cœur de la capitale, à la faveur de la "démonstration de force", à laquelle le RPG-en-ciel était en train de se livrer ce lundi, il avait décidé de rebrousser chemin, pour attendre jusqu'aux environs de 22 heures, pour rentrer à sa résidence, située dans la commune de Matoto, à une dizaine de kilomètres du centre ville.
Même les passagers du vol d'Air France qui devait quitter ce jour aux environs de 20 heures GMT, avaient dû prendre leur mal en patience, vu que l'équipage, qui devait rejoindre l'aéroport, à partir d'un hôtel situé dans la commune de Kaloum, avait accusé un sérieux retard, à cause des bouchons, provoqués par la manifestation du parti au pouvoir, selon des informations recueillies sur place.