Les Organisations non gouvernementales (ONG) de la République démocratique du Congo (RDC) ont demandé au président Joseph Kabila de faire arrêter le président soudanais Omar El-Béchir, qui est à Kinshasa depuis mardi soir pour participer au Sommet du Marché Commun de l'Afrique de l'Est et Australe (COMESA).
"Les ONG rd-congolaises désapprouvent (...) rappellent que le président El-Béchir fait l'objet de deux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI)", indique un communiqué de ces ONG.
La RDC a ratifié le traité de Rome instituant la CPI.
"M. El-Béchir est recherché par la CPI pour crimes de guerre, crime contre l'humanité et génocide qu'il aurait commis en 2003 au Darfour,région soudanaise en rébellion contre Khartoum à l'époque", ont rappelé les ONG dans le communiqué.
"La RDC a l'obligation internationale d'arrêter et de transférer le président El-Béchir à la CPI, car suspecté de crimes contre l'humanité et crimes de guerre", a déclaré le président de l'association congolaise pour l'accès à la justice ( ACAJ), Georges Kapiamba.
"En tant que l'un des Etats parties au Statut de la CPI, qui ont référé leurs situations à la Cour, la RDC doit clairement démontrer qu'elle est du côté de la justice et des victimes, pas du côté des suspects", a déclaré le Secrétaire exécutif de Droit de l'Homme, basé dans la province du Sud-Kivu, Descartes Mpongo, ajoutant que "les autorités congolaises doivent arrêter et remettre le président soudanais une fois arrivé à Kinshasa".
Les ONG se sont référées à d'autres Etats membres de la CPI, y compris l'Afrique du Sud, la République Centre Africaine, la Zambie, le Malawi, le Kenya qui ont réussi à bloquer des visites prévues d'El-Béchir dans le passé.
Elles estiment par ailleurs que si la RDC n'est pas prête à arrêter El-Béchir, elle doit au moins s'assurer qu'il ne se présente pas sur son territoire. Mais dans le cas contraire, elles considèrent sérieusement la possibilité de porte plainte contre le président soudanais devant le système judiciaire congolais afin d'obtenir l'émission d'un mandat d'arrêt national contre lui.