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Le Burundi juge prématuré l'envoi de casques bleus dans le pays

Xinhua | 18.12.2015 08h31

Au moment où certains Occidentaux demandent l'envoi de troupes de maintien de la paix de l'ONU au Burundi, le ministre burundais des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale, Allain Aimé Nyamitwe, a estimé jeudi que ce serait prématuré d'autant plus qu'il y a des phases à suivre dans toutes leurs totalités.

"Dans le cadre du Burundi, je persiste à dire qu'il faut absolument s'assurer que toutes les phases qui doivent être suivies dans le règlement d'un contentieux politique sont suivies. Je ne pense pas qu'il soit temps aujourd'hui d'envoyer des troupes au Burundi", a indiqué le ministre au cours d'une conférence de presse jeudi à Bujumbura.

Pour lui, il serait même contradictoire qu'un pays comme le Burundi qui est le premier pays contributeur de troupes de maintien de la paix sur le continent soit aussi récipiendaire de troupes étarngères maintenant.

Il a dit que l'envoi des troupes dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations Unies obéit à des principes et à des standards et que le Burundi, en tant que pays membre de l'ONU, a le droit d'être traité comme il se doit dans le respect des dispositions légales pertinentes applicables et appliquées par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Il a aussi exprimé ses regrets par rapport aux positions que certains Etats membres du Conseil de sécurité prennent sur le Burundi.

"Nous regrettons les positions radicales parfois exprimées par certains Etats au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies vis-à-vis du Burundi", a indiqué le chef de la diplomatie burundaise, avant de signaler que le Conseil avait pris parfois des décisions sur des sujets ailleurs, qui n'étaient pas sages ou qui n'ont pas abouti à l'objectif qui était signalé au début.

Le ministre réagissait aux propos tenus par l'actuelle présidente du Conseil de Sécurité des Nations Unies, l'Américaine Samantha Power, qui a évoqué récemment l'envoi des troupes étrangères au Burundi "si les acteurs burundais ne parviennent pas à un dialogue dans les prochains jours".

Il réagissait également aux propos tenus par le vice-premier ministre et ministre des Affaires Etrangères belge, Didier Reynders, qui a demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies et au Conseil Paix et Sécurité de l'Union Africaine de "se saisir d'urgence de la situation au Burundi et de prendre les mesures de protection de la population qui s'imposent".

Au moins 87 personnes ont été tuées et 21 autres blessées au cours des attaques menées par un groupe d'hommes armés non identifiés vendredi contre des camps militaires à Bujumbura, a annoncé samedi dernier le porte-parole de l'armée burundaise, le colonel Gaspard Baratuza, lors d'un point de presse.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, mardi à Genève, s'est déclaré "profondément alarmé" par les derniers événements au Burundi.

L'Union africaine (UA) a réitéré sa profonde inquiétude sur la situation et appelé les Burundais à ouvrir un dialogue inclusif afin de trouver une solution à la crise actuelle.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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