Dernière mise à jour à 08h47 le 16/08
Le président zambien Edgar Lungu a été réélu lundi pour un autre mandat de cinq ans, les partis d'opposition se plaignant de fraudes dans les résultats.
M. Lungu a été déclaré vainqueur des élections très serrées après avoir obtenu 50,35% des suffrages (1.860.877 voix) dans les 156 circonscriptions électorales, tandis que son rival principal Hakainde Hichilema, du Parti uni pour le développement national (UPND) a remporté 1.760.347 voix.
Neuf candidats étaient en lice pour la présidentielle, et dans le cadre de la Constitution amendée du pays, le vainquer doit recueillir 50% plus une voix afin d'être déclaré vainqueur.
L'élection de Lungu montre que le parti au pouvoir domine toujours dans les villes principales, dont la capitale Lusaka, dans la province de Copperbelt et dans les zones du nord et du sud-est du pays.
Cependant, certains partis d'opposition ont contesté les résultats de l'élection présidentielle, dénonçant des fraudes et beaucoup d'irrégularités.
Les partis d'opposition ont également accusé le corps électoral du pays d'avoir mal géré l'élection après que ce dernier eut refusé de prendre en compte les préoccupations soulevées concernant les anomalies dans les résultats électoraux.
"Cette élection est une fraude et mal gérée par la Commission électorale de Zambie (CEZ). Nous n'acceptons pas ses résultats", a déclaré aux journalistes Edith Nawakwi, président du Forum pour la démocratie et le développement, après la publication des résultats finaux.
La seule femme candidate au scrutin présidentiel, qui est arrivée à la troisième place avec 24.149 voix, a indiqué que son parti avait relevé beaucoup d'anomalies concernant les résultats du scrutin, ajoutant que le corps électoral avait échoué à traiter les préoccupations soulevées.
Parmi les préoccupations de la part des partis d'opposition figuraient l'absence de comparaison des résultats entre ceux déclarés par les bureaux de vote et ceux annoncés par le Centre national de totalisation des résultats, l'annonce d'un nombre de votes supérieur au nombre total d'électeurs inscrits dans certains bureaux, et la disparition de certaines urnes pleines.
Les partis d'opposition ont aussi affirmé que certains responsables électoraux dans certains bureaux de vote auraient été arrêtés avec des bulletins de vote préremplis.
L'UPND, principal parti d'opposition, a également exprimé ses préoccupations quant à l'échec de la CEZ à cesser la transmission électronique des résultats après un piratage du serveur du système attribué à des agents du parti au pouvoir.
Un homme qui avait accédé à la salle du serveur a été arrêté par des membres vigilants du parti d'opposition, mais la police l'a relâché plus tard.
L'élection s'est déroulée dans un climat pacifique, malgré le fait que la campagne électorale a été entachée de violences opposant les partisans de M. Lungu à ceux de son principal adversaire.