Le Soudan du Sud dément la perte d'une ville frontière dans des combats avec les forces d'opposition

L'armée du Soudan du Sud a démenti lundi avoir perdu une ville frontière stratégique de Yei lors de combats ce week-end contre les forces de l'opposition loyales à l'ex-premier vice-président limogé Riek Machar.

Le porte-parole de l'armée, Lul Ruai Koang, a déclaré à Xinhua à Juba, capitale du pays, que les forces d'opposition avaient attaqué samedi leurs forces à Yei, à environ 150 km au sud-ouest de Juba. Les combats se sont poursuivis jusqu'à dimanche.

Un porte-parole du parti d'opposition MPLS-IO, Dickson Gatluak, a affirmé dimanche que les forces d'opposition avaient abattu 16 soldats des forces gouvernementales et contraint une partie des troupes à fuir vers la RDC, et qu'elles avaient pris le contrôle de "la région".

"Malgré les bombardements aériens par des tirs d'hélicoptère et malgré les renforts d'infanterie de différentes directions, nos vaillants combattants ont résisté et gardent pleinement le contrôle de la région après plusieurs tentatives du gouvernement (pour la reprendre)" a déclaré M. Gatluak.

Toutefois, M. Koang a rejeté cette allégation.

"Au cours du week-end quelques criminels (soldats d'opposition) ont fait des tentatives (d'attaque) contre les forces de l'APLS (les forces gouvernementales) de la 6ème division à Yei. Ils n'ont pas eu de succès dans leur tentative et ils ont été vaincus", a indiqué M. Koang.

Par ailleurs, M. Koang a noté que l'armée sud-soudanaise était préoccupée par les allégations d'ONG selon lesquelles ses soldats auraient commis des violations des droits de l'Homme à Yei, épicentre des violences ethniques déclarées.

"Nous ne le prenons pas à la légère, nous appelons les organisations qui produisent ces rapports (sur les droits de l'Homme) à les partager avec nous, pour que nous puissions enquêter", a déclaré M. Koang.

Il a également indiqué que plusieurs passagers, voyageant dans une voiture privée sur la route de Juba-Yei ce week-end, avaient été attaqués par des hommes armés non identifiés, qui ont incendié leur véhicule.

Le sort des passagers reste inconnu, a-t-il dit.

"Une voiture privée qui transportait quatre à cinq personnes a été victime d'une embuscade et incendiée. Nous ne sommes pas en mesure de confirmer le sort des occupants car elle a été réduite en cendres et on craint que ses occupants aient été tués ou capturés", a noté M. Koang.

Le Soudan du Sud est plongé dans la guerre civile depuis décembre 2013, quand le président Salva Kiir a limogé son vice-président Machar.

Un accord de paix a été signé l'année dernière sous la pression de l'ONU, restaurant M. Machar à son poste de premier vice-président et instaurant un gouvernement d'union nationale sous la présidence de Kiir en avril, mais de nouveaux combats ont éclaté entre les factions rivales en juillet.

M. Machar a quitté le Soudan du Sud et a été limogé à nouveau à l'issue de ces combats en juillet.