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L'Algérie parvient à convaincre les membres de l'OPEP sur un accord de gel de la production du pétrole

Xinhua | 31.12.2016 10h16

L'un des événements par lesquels l'Algérie s'est distinguée durant l'année 2016 est incontestablement celui de convaincre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à signer un accord stipulant le gel de la production pour faire remonter les prix.

Dans cet effort couronné de succès, le rôle qu'a joué l'Algérie pour y parvenir a été mis en évidence par la quasi-totalité des acteurs actifs dans le secteur de l'énergie.

Et pour cause, après une première tentative conduite au printemps dernier à Doha (Qatar) visant à ramener les différents antagonistes au sein du cartel à s'entendre sur une baisse consensuelle des quotas entre les membres de l'OPEP et non-OPEP, l'Algérie, un des pays les plus touchés par la crise pétrolière, a décidé d'assumer un rôle de leadership en reconstituant le puzzle.

Avant la tenue de la rencontre extraordinaire de l'OPEP, venue se greffer au 15e Forum international de l'Energie (IEF15) organisé du 26 au 28 septembre à Alger, peu de spécialistes et d'officiels y croyaient à ce que l'Organisation divisée réapprenne à parler d'une seule voix.

Jusqu'à la dernière minute, le suspens a été maintenu et la décision d'un consensus "historique" n'est tombée que tard dans la soirée.

Contre toute attente, lors de cette réunion informelle, les pays de l'OPEP décident d'une action coordonnée pour réduire leur production d'environ 1,2 million de barils par jour, une première en huit ans. Faisant ainsi taire les mauvaises langues qui annonçaient la mort de l'OPEP.

C'est ainsi que le premier défi a été relevé.

Et pour cause, le challenge important était de ramener autour d'une même table Iraniens et Saoudiens, Irakiens et Koweitiens. Pour rappel, à Doha le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh n'avait pas pris part à la réunion.

Pour le rappel des faits, il faudrait remonter à janvier-février 2016.

D'ordinaire, c'est en hiver que les prix du baril augmentent. Mais cette fois-ci, le Brent était descendu jusqu'à 27 dollars, au plus bas depuis plus de 13 ans. Un niveau qui ne permet pas aux différents gouvernements de boucler leur budget.

Dans une tentative de redresser la barre, l'échec de la rencontre de Doha a plongé les pays producteurs dans le doute. Dos au mur et sous la menace de soulèvements populaires dans leurs pays respectifs, il fallait coûte que coûte reprendre les négociations et trouver un compromis.

Jusqu'à l'été, une série de perturbations a permis aux cours de prendre près de 5 dollars, à 50 dollars le baril. Des conflits au Nigeria et des incendies gigantesques au Canada ont perturbé la production avant l'été. Mais en juillet, les cours repartent de nouveau à la baisse en raison de stocks plus importants que d'ordinaire.

Le rebond des cours étant fragile, l'OPEP devait trouver un moyen durable de stabiliser les prix à un niveau satisfaisant pour tout le monde. Une nouvelle rencontre était ainsi prévue fin septembre à Alger. Pour sceller ce pacte, la Russie et d'autres pays non-OPEP étaient venus se joindre à la décision du cartel en acceptant eux aussi de céder sur des parts de marché.

Depuis cette date, les prix se sont stabilisés autour de 55 dollars, encore loin des 60 dollars escomptés par l'Algérie et d'autres pays producteurs. Un objectif qu'il n'est pas impossible d'atteindre estiment les experts, à condition que les pays engagés dans ce processus respectent leurs engagements de production du moins à moyen terme, c'est-à-dire sur six mois, voire une année.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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