Dernière mise à jour à 10h34 le 30/12
Comme en 2015, l'année 2016 qui s'écoule a été marquée par une lutte permanente contre le terrorisme en France. Résultat: plus d'une quinzaine d'attentats ont été déjoués et, trois commis dont celui de Nice qui a fait 86 morts et des centaines de blessés.
La lutte contre le terrorisme a été au centre des préoccupations en 2016, à l'instar de 2015 année où la France a connu ses premiers attentats sanglants, au mois de janvier contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et le 13 novembre à Paris.
Depuis le début de l'année 2016, "17 attentats ont été déjoués, et 420 individus en lien avec des réseaux terroristes ont été interpellés en France grâce à l'action des services de renseignement", a déclaré en mi-décembre le nouveau Premier ministre Bernard Cazeneuve, soulignant le niveau élevé de la menace.
Parmi ces attentats déjoués figure celui envisagé en septembre 2016 par un commando terroriste composé de jeunes femmes piloté depuis la Syrie.
Ce commando qui voulait commettre un attentat en plein Paris, avait réussi à placer dans le 5ème arrondissement, un véhicule - Peugeot 607 sans plaque d'immatriculation - contenant cinq bonbonnes de gaz et trois bouteilles supportant des traces de gasoil.
Si la tentative d'incendier le véhicule avait marché, elle "aurait nécessairement entraîné au bout de quelques minutes l'explosion d'au moins une bouteille de gaz, ce qui aurait suffi à entraîner à elle seule la destruction de l'ensemble du véhicule", avait expliqué le procureur François Molins.
Deux mois plus tard, en novembre dernier, un nouveau plan fomenté par un autre commando (sept hommes), également téléguidés par l'Etat islamique (EI) depuis la Syrie, a été mis en échec par l'interpellation à Strasbourg et à Marseille, des présumés coupables, dans le cadre de l'opération antiterroriste. Ils envisageaient selon la presse française de commettre un attentat le 1 décembre.
En effet depuis l'attentat du 13 novembre 2015 (le plus meurtrier) qui a fait 130 morts et 352 blessés, la France a mis en place un dispositif (lois, mobilisation des forces de
l'ordre etc) à la fois pour anticiper, prévenir et réagir face à la menace.
Plus de 10 000 membres des forces de l'ordre sont ainsi mobilisés sur tout le territoire national dans le cadre du plan Vigipirate. Et à des manifestations exceptionnelles comme
l'Euro 2016 de football, c'est 90.000 policiers, gendarmes et agents privés qui ont été mobilisés pour assurer la sécurité pendant la trentaine de jours qu'a duré la compétition.
Les forces de l'ordre et des secouristes ont multiplié des exercices de simulations d'attentats plusieurs mois avant le début du tournoi. Et tout a été envisagé, y compris des scénarios d'attaque chimique pendant la compétition.
Au plan juridique, la loi sur le renseignement donne plus de liberté aux services de renseignement, l'état d'urgence a été constitutionnalisé et permet des perquisitions administratives de domiciles, de dissoudre des associations ou groupements radicaux, de fermer des lieux de réunions ou d'interdire des réunions, des assignations à résidence.
Mais malgré ces mesures d'urgence pour contrer la menace terroriste, l'année 2016 a connu son lot d'attentat. Et le plus meurtrier des trois attentats commis cette année en France est l'attaque au camion bélier perpétrée le 14 juillet à la promenade des Anglais à Nice, et qui fait 86 morts et plus de 400 blessés.
Un attentat à "caractère prémédité", a conclu le procureur de Paris, faisant allusion au travail de "repérage" effectué par le terroriste au volant de son camion avant de commettre l'attentat.
Onze jours plus tard, un nouvel attentat sera commis à l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de la ville Rouen : un prêtre de 86 ans a été égorgé par deux jeunes terroristes (fichés S) surveillés pour atteinte à la sûreté de l'Etat.
La première attaque terroriste de 2016 a été commise, le 13 juin à Magnanville (Yvelines, ouest de Paris) par Larossi Abdallah qui se revendique du groupe Etat islamique, et qui a tué à plusieurs coups de couteau un couple de policier.
La menace terroriste n'a jamais été aussi élevée qu'en 2016 selon les autorités, notamment à cause du retour de certains djihadistes français.
"Aujourd'hui la menace est maximale et nous sommes une cible... Nous avons près de 700 djihadistes français ou résidant en France qui combattent aujourd'hui en Irak et en Syrie", a indiqué sur Europe1 en septembre dernier M. Valls, alors Premier ministre.
Sur ces 700 djihadistes, "il y a 275 femmes et plusieurs dizaine de mineurs, 196 djihadistes ont trouvé la mort en Irak ou en Syrie, et nous avons sur notre propre territoire 1.350 personnes visées par des enquêtes, dont 293 en lien direct avec les filières terroristes et aujourd'hui en prison", a confié M. Valls.
Mais les autorités sont plus que jamais déterminées à combattre le terrorisme. Le Parlement a, à nouveau adopté en mi-décembre le projet de loi prorogeant pour la cinquième fois l'état d'urgence qui a permis "4194 perquisitions, plus de 517 interpellations, 434 gardes à vue et la saisie de près de 600 armes dont 77 armes de guerre".
Toujours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme une nouvelle version améliorée du plan Vigipirate, "adapté à l'évolution des menaces" a été validée en début décembre par le conseil de défense et de sécurité nationale.
Ce nouveau plan Vigipirate s'adapte ainsi à de nouvelles formes d'attaques terroristes tels que les fusillades, les attaques chimiques, des explosions, voiture bélier (attaque de Nice), les cyberattaque ou les drones.