Dernière mise à jour à 09h03 le 18/01
Le président gambien Yaya Jammeh a déclaré mardi un état d'urgence dans le pays.
La décision a été annoncée à la veille du 19 janvier, date à laquelle le nouveau président élu Adama Barrow a promis de prêter serment dans le pays.
Le pays d'Afrique de l'Ouest est plongée dans une crise politique depuis le 9 décembre quand M. Jammeh, qui a perdu l'élection présidentielle du 1er décembre et a concédé la défaite, a changé d'avis et a refusé de remettre le pouvoir à M. Barrow.
Le président Jammeh a déclaré mardi que l'article 34 de la Constitution gambienne lui permet de déclarer l'état d'urgence pour empêcher la crise actuelle de conduire "à la rupture de l'ordre public".
"Dans cet état d'urgence publique, les libertés civiles doivent être pleinement respectées tandis que tous les citoyens et résidents de la Gambie sont interdits de tout acte de désobéissance aux lois de la Gambie et d'incitation à la violence et actes destinés à troubler l'ordre public et la paix", a-t-il déclaré dans un discours télévisé mardi soir.
"Les forces de sécurité sont chargées de maintenir l'ordre public absolu dans tout le pays", a-t-il déclaré aux Gambiens.
M. Jammeh a expliqué que sa déclaration était nécessaire vu des ingérences extérieures dans les affaires intérieures du pays, la fuite du chef de la commission électorale et l'absence de juges pour prononcer sur sa pétition électorale dénonçant des fraudes électorales.
Il a ajouté que la déclaration vise également à "empêcher une crise constitutionnelle et un vide de pouvoir en attendant la détermination des pétitions à la Cour suprême et la demande d'injonction contre l'assermentation dans Adama Barrow ou n'importe qui comme président de la République islamique de la Gambie, jusqu'à ce que la Cour suprême décide des résultats de l'élection présidentielle du 1er décembre 2016".
Suite à l'annonce, l'Assemblée nationale, où le parti au pouvoir de Jammeh jouit d'une majorité écrasante, a adopté une résolution pour approuver la déclaration.