Dernière mise à jour à 13h13 le 11/04
Les survivants du génocide de 1994 au Rwanda, réunis au sein de l'association "Ibuka", ont appelé à la coopération de la communauté internationale pour appréhender les suspects de génocide toujours en cavale.
Jean-Pierre Dusingizemungu, président d'Ibuka, a déclaré lundi aux journalistes que les suspects de génocide continuaient de se déplacer librement dans plusieurs pays du monde.
Le Rwanda a débuté le 7 avril ses activités de commémoration marquant le 23ème anniversaire du génocide de 1994, qui a fait environ un million de morts, pour la plupart membres de l'ethnie tutsi.
Cet événement débute par une semaine de commémorations dédiée à des activités telles que des visites et dépôts de fleurs sur les sites de commémoration, des cérémonies funéraires pour les dépouilles de victimes du génocide, des discours publics, et des veilles à la bougie.
Ces activités durent une semaine officiellement, mais les commémorations se poursuivent jusqu'au 4 juillet, marquant les 100 jours du génocide.
Aucune forme de loisir n'est permise durant la semaine de commémorations principale.
"Nous appelons la communauté internationale à coopérer avec notre pays pour traquer et appréhender les auteurs de génocide qui échappent farouchement à la justice depuis ces vingt dernières années", a déclaré M. Dusingizemungu.
Il a évoqué le manque de volonté politique de pays comme l'une des causes compliquant l'arrestation et le jugement des suspects de génocide.
Selon l'Unité de traque des fugitifs du génocide au Rwanda (GFTU), plus de 620 mises en accusation et mandats d'arrêt internationaux ont été émis depuis 2007 à l'égard de suspects dans 32 pays d'Afrique et au-delà.
À ce jour, douze personnes accusées de génocide ont été extradées pour être jugées au Rwanda, par l'Ouganda, la RD Congo, le Canada, les États-Unis, les Pays-Bas et le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPI-R).
Les principaux fugitifs, surnommés "gros poissons" recherchés par le Mécanisme des tribunaux pénaux internationaux, comprennent Felicien Kabunga, principal financier présumé du génocide, Protais Mpiranya, ex-commandant de la garde présidentielle, et Augustin Bizimana, l'ex-ministre de la Défense du régime génocidaire.
Le Parquet rwandais a cité le Zimbabwe et la RD Congo parmi les pays toujours réticents à extrader les suspects de génocide en cavale.