Dernière mise à jour à 08h40 le 26/05
Le ministère marocain de la Justice a annoncé, jeudi, qu'un juge auprès de la Cour d'Appel de Rabat, qui préside également une association professionnelle de magistrats, a été pris mercredi en flagrant délit de corruption, alors qu'il recevait un pot-de-vin d'un citoyen.
Ce magistrat a été interpellé dans le cadre d'une opération menée sous la supervision du Parquet près la Cour d'Appel de Rabat, a précisé le ministère dans un communiqué.
Cette arrestation intervient suite à l'enregistrement de plusieurs cas similaires, dont le dernier concerne un magistrat à la Cour de cassation qui a été également pris, en février dernier, en flagrant délit de corruption.
Rappelons que les éléments de la police judiciaire ont perquisitionné le domicile du juge sur ordre du parquet, après avoir reçu une plainte faisant état de l'exigence formulée par ce juge de se voir remettre 500.000 dirhams (plus de 51.000 dollars), pour obtenir satisfaction. Les enquêteurs ont découvert des liasses d'argent bien rangées, totalisant la somme précitée.
Le Parquet près la Cour d' appel de Rabat a également déféré deux fonctionnaires devant le juge d'instruction, tout en présentant une requête pour ouvrir une enquête à leur encontre pour "corruption et participation", selon la même source.
"La loi s'applique à tous et sa mise en œuvre prendra son cours normal, avec rigueur et responsabilité, afin de faire face à ces dérives et de lutter contre toutes les formes de corruption", a assuré le ministère marocain de la justice.
Mardi, le chef du gouvernement marocain, Saâd Eddine El Othmani, a reconnu l'échec des initiatives lancées jusqu'ici. Celles-ci n'ont pas réussi à venir à bout de la prévarication et de la corruption qui gangrènent plusieurs secteurs. Pour lui, cela est dû au "caractère complexe de ce dossier, qui nécessite l'implication des différents parties prenantes".
Répondant à une question sur la moralisation de la vie publique, présentée par des groupes de la majorité et de l'opposition à la Chambre des représentants (1ère chambre du parlement marocain), dans le cadre de la séance mensuelle consacrée à la politique générale du gouvernement, il a annoncé qu'il envisage d'institutionnaliser la Commission nationale anti-corruption (CNAC) en tant que mécanisme de gouvernance visant à renforcer la transparence et la lutte contre la corruption.
M. Othmani a également indiqué que la CNCA sera chargée du suivi et de l'exécution des différentes orientations stratégiques, des mesures, des projets et des procédures susceptibles de renforcer la transparence, de lutter contre la corruption et de véhiculer les valeurs de moralisation et de transparence.