L'Ouganda est le plus grand receveur de nouveaux réfugiés en 2016

L'Ouganda a reçu le plus grand nombre de nouveaux réfugiés en 2016 dans le monde, selon les nouveaux chiffres publiés lundi par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

D'après le rapport du HCR, l'Ouganda a accueilli 532 725 nouveaux réfugiés l'année dernière. La plupart de ces réfugiés ont fui le conflit au Soudan du Sud.

L'étude annuelle de l'ONU sur les déplacements a indiqué qu'à la fin de l'année 2016, il y avait 65,6 millions de personnes déplacées de force dans le monde, environ 300 000 de plus que l'année précédente, à cause des guerres et des persécutions.

La Turquie était le pays accueillant le plus grand nombre de réfugiés dans le monde, avec 3,1 millions de personnes, suivi de la Jordanie, de la Palestine, du Liban et du Pakistan.

"Quoi qu'il en soit, c'est un chiffre inacceptable, qui parle plus fort que jamais du besoin de solidarité et de fin commune pour empêcher et résoudre les crises, et faire en sorte ensemble que les réfugiés du monde entier, les déplacés internes et les demandeurs d'asile soient protégés comme il faut pendant que des solutions sont trouvées", a indiqué le haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi.

D'après le rapport, la crise de réfugiés au Soudan du Sud qui grandit le plus vite au monde, a entraîné le déplacement de force de 1,9 million de personnes.

Plus de 737 000 personnes ont fui le conflit au Soudan du Sud l'année dernière. Seule la Syrie a connu un grand nombre de réfugiés (824 000). D'après le média, près de la moitié de ces personnes ont trouvé refuge en Ouganda.

Malgré cela, le pays n'a reçu que 17 % de l'argent nécessaire pour apporter le soutien le plus basique aux réfugiés et aux communautés hôtes depuis le début de l'année.

Jan Egeland, secrétaire général du Norwegian Refugee Council (NRC) qui suit les déplacements dans le monde entier, a déclaré que le système qui protège les réfugiés s'effondrera "si nous n'intensifions pas notre soutien aux pays comme l'Ouganda".

"Les pays les plus riches et les plus stables de l'Europe aux Etats-Unis font tout pour maintenir les réfugiés éloignés. En même temps, ils ne financent pas comme il faut la réception des réfugiés dans les pays pauvres hôtes", a souligné M. Egeland.

Le conflit en Syrie est le plus grand producteur de réfugiés du monde (5,5 millions), mais en 2016 le nouveau facteur le plus grand était au Soudan du Sud, où l'échec désastreux des efforts de paix en juillet a contribué à l'afflux de 739 900 personnes d'ici la fin de l'année (1,87 million aujourd'hui).

La Syrie, l'Irak et le déplacement toujours très important à l'intérieur de la Colombie étaient les situations de déplacement interne les plus importantes.

"La crise des réfugiés est toujours aussi intense derrière les murs et les barrières que les dirigeants australiens, américains et européens ont érigés", a souligné M. Egeland.

Dans l'ombre des crises en Syrie et en Irak, les conflits en République démocratique du Congo, au Nigeria, et au Soudan du Sud ont obligé des millions de personnes à fuir leurs maisons.

M. Egeland a appelé tous les pays à se lever contre les problèmes que le monde rencontre actuellement.

M. Egeland a ajouté qu'environ 2 000 personnes franchissent la frontière entre le Soudan du Sud et l'Ouganda tous les jours depuis douze mois.

"Les frontières doivent rester ouvertes, mais nous ne pouvons pas attendre d'un pays comme l'Ouganda de porter tout le fardeau. Si nous échouons, nous devrons faire face à un monde plus instable, où les chiffres élevés des déplacements ne feront qu'augmenter", a ajouté M. Egeland.