Guterres rencontre le président camerounais après sa visite en Centrafrique

Après une visite de quatre jours en République centrafricaine (RCA) visant à évaluer l'ampleur de la crise sécuritaire et humanitaire qui affecte le pays, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a fait escale vendredi soir à Yaoundé, où il a rencontré en tête-à-tête le président camerounais Paul Biya, avant de regagner le siège de l'ONU à New York.

Depuis le début de cette crise, qui a débuté avec les violences ayant suivi l'arrivée au pouvoir de l'ex-coalition rebelle Séléka après trois mois de conflit contre le régime de François Bozizé le 24 mars 2013, plus de 160.000 Centrafricains se sont réfugiés au Cameroun, portant à un total d'environ 240.000 le nombre de réfugiés ayant afflué vers ce pays au cours des quatorze dernières années.

La première vague d'environ 80.000 réfugiés avait franchi la frontière entre les deux pays voisins à la suite du putsch militaire mené par l'ex-chef de l'Etat déchu contre le pouvoir d'Ange-Félix Patassé, premier dirigeant centrafricain démocratiquement élu, dix ans avant d'être à son tour chassé du pouvoir, le 15 mars 2003.

Les besoins d'assistance humanitaire de ces réfugiés sont en hausse, ainsi que ceux des populations hôtes camerounaises, alors que les financements ne cessent de diminuer, ce qui alarme les Nations Unies qui font état d'une mobilisation de moins de 40% des 80 millions de dollars destinés au budget 2017 pour la gestion de ce dossier.

Cette question était au coeur de l'entretien entre le secrétaire général de l'ONU et le chef de l'Etat camerounais. La guerre que le Cameroun mène pour enrayer les attaques de la secte islamiste nigériane Boko Haram sur son sol depuis 2014 a également été évoquée, selon des sources proches de la présidence camerounaise.

Arrivé en début de soirée à Yaoundé, le chef de l'ONU, qui se rendait pour la première fois dans cette région depuis sa prise de fonction en janvier, a quitté le Cameroun aussitôt après cette rencontre tenue au palais présidentiel, loin des journalistes.