Dernière mise à jour à 11h22 le 07/12
Les membres du Réseau de prévention des crises alimentaires, ont pris mercredi à Cotonou, à l'issue de leur 33ème réunion annuelle, une série de mesures visant à lutter efficacement contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition dans les pays du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest.
Selon le relevé des conclusions de cette 33ème réunion annuelle, les membres du Réseau de prévention des crises alimentaires, ont décidé, du maintien de la veille et de l'effort d'assistance alimentaire et nutritionnelle aux populations affectées dans la zone du bassin du lac Tchad, y compris des actions structurantes de réhabilitation.
Ils ont également pris l'engagement d'organiser, au plus tard en février 2018, une concertation régionale sur la soudure pastorale et agropastorale afin d'évaluer l'ampleur de la crise pastorale et de définir des plans de réponse appropriés, y compris l'accélération de la mise en œuvre de la composante "aliment-bétail" de la réserve régionale de sécurité alimentaire et la préparation du départ anticipé des animaux pour la transhumance transfrontalière.
Ils ont aussi souhaité le renforcement des mesures de prévention et de gestion des maladies ravageuses des plantes, en particulier la chenille légionnaire.
En effet, souligne le relevé des conclusions de cette 33ème réunion annuelle, la campagne agropastorale 2017-2018 a été mitigée, marquée notamment par une fin de saison pluvieuse difficile, lourde de conséquences pour les cultures, le fourrage et les disponibilités en eau pour le bétail.
"La production céréalière globale est estimée à 68.3 millions de tonnes, supérieure de 4% à celle de la dernière campagne et de 13% à la moyenne quinquennale", révèle la même source, cependant, des baisses sensibles sont observées dans plusieurs pays par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes, notamment au Cap Vert et en Mauritanie. La situation critique dans ces deux pays mérite une attention particulière.
"L'alimentation du bétail est préoccupante en Mauritanie, au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, où une soudure pastorale précoce et très difficile est attendue".
Ainsi, au regard de la situation alimentaire et nutritionnelle, 5.2 millions de personnes sont en besoin d'assistance alimentaire. "Ce chiffre pourrait atteindre 9.6 millions de personnes d'ici la soudure en juin-août 2018, si des mesures appropriées ne sont pas prises, en particulier pour faire face à la crise pastorale qui se profile", analyse le document, qui indique que "même si la situation s'est relativement améliorée dans le bassin du lac Tchad, l'urgence alimentaire y prévaut toujours".
"La prévalence de la malnutrition aigüe globale dépasse le seuil d'urgence de 15% dans certaines régions de la Mauritanie, du Mali, du Tchad et du nord-est du Nigéria. La situation pourrait s'aggraver du fait de l'inflation et de ses conséquences sur l'accès alimentaire ; en particulier au Ghana, au Libéria et Nigéria dont les monnaies ont été dépréciées", avertit la même source.
La 33e réunion annuelle du Réseau a réuni près de 300 participants, représentants de gouvernements sahéliens et ouest-africains, parlementaires et élus locaux, organisations intergouvernementales (OIG), des représentants de la société civile et du secteur privé, des partenaires techniques et financiers, et des médias.
Les participants ont eu l'occasion de débattre et d'échanger leurs expériences sur les approches innovantes et territoriales de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Ils ont également fait le point sur la mise en œuvre, les enseignements et les bonnes pratiques de l'Alliance globale pour la résilience (AGIR), la deuxième évaluation externe de la Charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires (Charte PREGEC) et la mise en œuvre de la stratégie de communication du Réseau de prévention des crises alimentaires.