Dernière mise à jour à 08h40 le 23/03
Des partis politiques de l'opposition en Côte d'Ivoire ont annoncé jeudi à Abidjan qu'ils ne reconnaîtraient pas le Sénat dont les membres seront élus samedi, jugeant "illégale et illégitime" la commission en charge de l'organisation des élections.
Avec à leur tête, Pascal Affi N'guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI, de l'ex-président Laurent Gbagbo), ces partis au nombre de 16 ont déposé au siège de la Commission électorale indépendante (CEI), une résolution dans laquelle ils "annoncent clairement qu'ils ne reconnaîtront pas le Sénat".
Les députés, conseillers municipaux, de district et régionaux sont appelés aux urnes samedi pour l'élection des sénateurs, une première en Côte d'Ivoire.
L'opposition conduite par Pascal Affi N'guessan juge cette élection "anticonstitutionnelle" et invite les électeurs à "s'abstenir de toute participation".
M. Affi et ses alliés dénoncent l'usage d'une ordonnance et non d'une loi organique pour l'organisation des sénatoriales et le refus du gouvernement d'appliquer un arrêt de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples en date du 18 novembre 2016.
L'arrêt déclare que "la Côte d'Ivoire a violé son obligation de créer un organe électoral indépendant et impartial" et demande la modification de la CEI pour la "rendre conforme aux instruments internationaux auxquels la Côte Ivoire est partie".
Une manifestation d'une autre frange de l'opposition pro-Gbagbo menée par Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), appelant également à une réforme de la CEI, a été dispersée jeudi matin à coups de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre.