Dernière mise à jour à 08h40 le 23/03
Environ un millier de combattants de Boko Haram ont été capturés par les forces de défense et de sécurité camerounaises, dans le cadre de la guerre qu'elles mènent contre le groupe terroriste depuis 2014, a appris Xinhua de source militaire.
Sous le coup d'une loi antiterroriste votée par le Parlement fin 2014, ces terroristes présumés, détenus dans des prisons de Yaoundé, la capitale camerounaise, et de Maroua, dans la région de l'Extrême-Nord connue pour être le théâtre des violences commises par Boko Haram dans le pays, sont l'objet de poursuites judiciaires devant les tribunaux militaires fonctionnels dans les deux villes.
Une partie d'entre eux sont des jeunes originaires de l'Extrême-Nord, une des trois régions septentrionales du Cameroun où l'islam représente la religion dominante et où le taux d'alphabétisation est le plus bas du Cameroun, une des causes principales des taux de chômage élevés sous lesquels la population locale ploie.
Certains de ces jeunes, attirés par l'appât du gain, s'étaient fait enrôler volontairement par la secte islamiste en échange de sommes d'argent atteignant 400.000 à 500.000 de francs CFA, selon des chiffres avancés par des sources communautaires.
D'autres en revanche avaient été recrutés de force lors d'enlèvements opérés à la suite de diverses attaques menées par le groupe terroriste affilié à l'organisation Etat islamique.
Selon des sources indépendantes, c'est un total de 3.000 à 4.000 jeunes garçons et filles voire plus que Boko Haram a embarqués dans sa folle aventure meurtrière au Cameroun. Des hommes et des femmes plus âgés n'étaient pas en reste.
Transformés en combattants, ces jeunes étaient amenés à participer aux attaques armées dirigées contre les forces de défense et de sécurité, d'une part, et les familles et communautés d'origine, d'autre part.
Une partie de ces recrues a cependant réussi à faire défection et à revenir dans leur pays, face à l'offensive militaire menée par les forces de défense et de sécurité nationales, suivie par celle liée à l'opérationnalisation de la force multinationale mixte de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) pour la lutte contre Boko Haram, depuis 2015.
D'autres ont perdu la vie lors d'affrontements avec ces forces dont les opérations ont permis le démantèlement de camps d'entraînement créés par la secte islamiste nigériane au Cameroun.
De nombreux petits garçons et filles ont été utilisés avec des jeunes femmes et d'autres plus âgées comme des bombes humaines et commettre des attentats-suicides ayant fait des dizaines de victimes, parmi lesquelles ces kamikazes eux-mêmes.
A ce jour, les attaques de ce groupe armé ont fait plus de 2.000 morts dans le pays d'Afrique centrale, des civils et des membres des forces de défense et de sécurité, le plus souvent morts décapités ou mutilés, selon les estimations officielles.