Dernière mise à jour à 10h03 le 21/06
La marine libyenne a annoncé mercredi avoir suspendu un commandant de la Garde côtière visé par des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, suite à des suspicions de trafic d'êtres humains.
En vertu de la loi, l'officier Abdurrahmane Milad bénéficie cependant de la présomption d'innocence tant que sa culpabilité n'aura pas été établie, a ajouté la marine libyenne dans un communiqué.
Le Procureur général de Libye a émis un mandat à l'encontre du suspect, et la Garde côtière l'a en conséquence suspendu du service actif, a indiqué le communiqué, ajoutant que l'officier avait été placé en détention et ses actifs saisis jusqu'à ce que la lumière ait été faite sur ces accusations.
La marine a demandé aux parties concernées de remettre à la marine et à la cour libyennes les preuves et les documents accusant M. Milad de trafic d'êtres humains et de torture de migrants.
Début juin, le Conseil de sécurité de l'ONU a imposé des sanctions contre six individus pour leur implication présumée dans un trafic d'êtres humains en Libye.
Ces sanctions comprennent notamment un gel de leurs actifs, une interdiction de se rendre à l'étranger et un mandat d'arrêt international.
M. Milad dirige la Garde côtière de la ville de Zawyia, à environ 45 km à l'ouest de Tripoli, la capitale du pays.
Le British Daily Mail a publié il y a quelques jours une image de M. Milad en train de frapper brutalement des migrants à bord d'un navire de la marine libyenne au cours d'une opération de sauvetage.
L'image en question aurait été prise au cours des deux dernières années. "En réalité, Milad et les membres de sa patrouille essayaient de contrôler les migrants pour éviter un mouvement de foule, afin de ne pas nuire aux opérations de sauvetage", a déclaré la marine libyenne.
"Présenter Milad de cette manière dans la presse vise à discréditer la Garde côtière libyenne en général, en accusant tous ses membres de crimes et d'activités illégales", a ajouté la marine.
Le communiqué a également déclaré que depuis 2014, M. Milad et ses hommes avaient secouru des dizaines de milliers d'immigrants clandestins en mer, et saisi huit navires transportant de l'essence de contrebande.
"Nous, les forces navales, confirmons que nous ne sommes pas responsables des actions ou du comportement de nos membres lorsqu'ils enfreignent les ordres sans notre connaissance", a ajouté le communiqué.