Dernière mise à jour à 09h01 le 19/07
Le Burundi apprécie "positivement" le déroulement du processus de rapatriement de ses réfugiés vivant dans les pays limitrophes, a déclaré mercredi M. Thérence Ntahiraja, porte-parole et assistant du ministre burundais de l'Intérieur, de la Formation patriotique et du Développement local.
Dans une interview accordée à Xinhua dans son cabinet de travail, M. Ntahiraja a fait remarquer d'emblée qu'au cours des quatre dernières décennies de crises cycliques "ponctuées de bains de sang" ayant suivi l'indépendance du Burundi recouvrée le 1er juillet 1962 jusqu'au 4 décembre 2008 (fin de la belligérance armée), "beaucoup de Burundais" s'étaient vus contraint de prendre refuge à l'étranger, notamment dans les pays limitrophes, à savoir la Tanzanie, le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC).
Particulièrement en 2015, a-t-il continué, au moment de "l'insurrection", un nombre important de Burundais ont dû fuir le pays "suite à la terreur semée par des insurgés" dans la province urbaine de Bujumbura.
Le président burundais Pierre Nkurunziza a lancé un "appel très pressant" à tous les réfugiés burundais de retourner dans leur patrie, pour "joindre leurs efforts à leurs compatriotes" dans le processus de reconstruction nationale post-conflit, a souligné M. Ntahiraja.
"C'est ainsi que juste en 2016 après ces événements malheureux, un bon nombre de Burundais a commencé à se rapatrier de manière volontaire, à telle enseigne que depuis janvier 2016 jusqu'en août 2017, on avait déjà accueilli plus de 68 000 Burundais, qui se sont rapatriés volontairement au Burundi, lesquels sont rentrés spontanément sans l'appui du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) ou du pays de refuge", a-t-il affirmé.
M. Ntahiraja a signalé aussi que le Burundi, la Tanzanie et le HCR ont organisé du 29 au 31 août 2017 à Dar es Salaam (Tanzanie) une réunion tripartite, à l'issue de laquelle sont sortis des recommandations pour accélérer ce processus à travers un rapatriement facilité.
Pour 2018, M. Ntahiraja a rappelé que le 29 mars dernier à Bujumbura, un accord tripartite portant sur l'accélération du processus de rapatriement des réfugiés burundais vivant en Tanzanie, a été conclu entre le Burundi, la Tanzanie et le HCR. Cet accord prévoit de rapatrier "au total pas moins de 72 000 réfugiés burundais" souhaitant retourner dans leur patrie d'ici fin 2018.
"Depuis début janvier jusqu'au 12 juillet 2018, nous avons déjà accueilli 24 223 personnes réparties en 7 762 ménages. Et, si on fait l'addition, depuis le 7 septembre 2017 marquant le début du rapatriement facilité des réfugiés burundais vivant en Tanzanie jusqu'à ce jour, le Burundi a déjà accueilli 37 454 personnes réparties en 12 317 ménages. Donc, c'est un chiffre très important, montrant que le mouvement de rapatriement à partir de la Tanzanie est dynamique, d'où l'appréciation très positive qu'en fait le gouvernement burundais", a-t-il souligné.
Cependant, a-t-il nuancé, le défi majeur auquel fait face ce processus de rapatriement des réfugiés vivant en terre étrangère, réside en ce que "certains pays" ayant accueilli chez eux des réfugiés burundais, "n'ont pas voulu coopérer" dans la facilitation du rapatriement des personnes souhaitant retourner au Burundi.
M. Ntahiraja a rappelé que lors d'une visite effectuée début 2018 au Burundi et au Rwanda, le HCR a déclaré que le président rwandais Paul Kagame s'était dit favorable à l'organisation des rencontres tripartites entre son pays, le Burundi et le HCR pour que les réfugiés burundais vivant au Rwanda puissent rentrer dans leur pays.
"Les préparatifs ad hoc sont en cours et nous attendons pour voir si ça sera possible", a-t-il indiqué.
Concernant les relations entre le Burundi et la RDC sur le rapatriement des réfugiés burundais vivant dans ce pays, M. Ntahiraja a indiqué que la collaboration en la matière "ne souffre d'aucun nuage". Car, a-t-il précisé, tout réfugié burundais y vivant rentre au Burundi "sans aucune entrave".