Dernière mise à jour à 08h21 le 27/09
Affaiblie par les effets de la crise économique et financière causée par la chute du prix de pétrole, la République du Congo connaîtra un taux de croissance estimé à 2% au cours de cette année, contre -3,1% en 2017, selon un rapport du bureau de la Banque mondiale à Brazzaville, publié ce mercredi.
Ce taux de croissance qui s'élèvera à 3,7% en 2019, est lié au ressaisissement des activités du secteur pétrolier, notamment la montée des prix sur le marché mondial et de la production nationale, dominée par les activités du champ de Moho Nord.
Concernant la production pétrolière congolaise, elle a enregistré une hausse, indique le rapport, en passant de 84 millions de barils en 2016 à 96,8 millions en 2017, soit une augmentation de 15,3%.
Samba Ba, économiste principal et l'un des rédacteurs du rapport, a fait savoir que la conjoncture économique était favorable au plan mondial, fragile au niveau de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) et difficile pour le Congo.
"La crise continue à frapper le plus le secteur hors pétrolier, notamment le bâtiment et les travaux publics (BTP), la restauration, l'hôtellerie. Il y a un léger mieux dans le secteur pétrolier", a-t-il expliqué.
Samba Ba souligne également la crise dans le système bancaire avec la diminution des dépôts, ainsi que des réserves de devises. En 2014, le Congo avait six mois de réserves de devises contre moins de deux mois à ce jour, a-t-il renchéri.
Ce dernier appelle les autorités congolaises à transformer les recettes pétrolières en actifs productifs. Car, en 2021, la production nationale pourrait connaître une baisse, et le gouvernement congolais serait tenu de chercher d'autres sources de croissance.
Samba Ba souligne la nécessité pour le Congo de poursuivre les réformes engagées dans le cadre des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) et de procéder à une transformation structurelle.
Pour lui, il est question de mettre un accent sur le développement des activités du secteur manufacturier, des services et de l'industrie légère. La formation des ressources humaines fait également partie des secteurs prioritaires en vue d'offrir aux sociétés privées une main d'œuvre abondante et qualifiée.
Intitulé "Changer de cap et éviter la dérive", le rapport de la Banque mondiale porte sur la situation économique et financière du Congo. Il souligne les défis de l'économie congolaise, de même que les réponses à donner face à la crise et les perspectives de développement.