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La coopération Chine-UE sur la voie d’une « ré-accélération »

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

25.06.2015 16h14

Le Premier ministre chinois Li Keqiang est en tournée en Europe du 28 juin au 2 juillet ; à cette occasion, il ira à Bruxelles pour assister au 17e Sommet UE-Chine, fera une visite en Belgique, une visite officielle en France et se rendra au siège de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Ce sera la première rencontre entre un dirigeant chinois et ceux de l'UE après le changement de direction à la tête de l'UE, mais aussi la première visite du Premier ministre Li Keqiang au siège de l'UE. Cette visite, qui va chercher à trouver la façon de promouvoir la poursuite de la croissance des relations Chine-UE, d'approfondir et mettre en œuvre le rapprochement des deux grandes puissances, des deux marchés et des deux civilisations que sont l'Europe et la Chine, avancé l'année dernière par le Président Xi Jinping lors de ses visites de mars-avril, et de renforcer la construction et l'approfondissement de l'approche stratégique des quatre partenariats entre la Chine et l'Europe, à savoir « paix, croissance, réforme, civilisation », suscite une grande attention et un grand intérêt en Chine et à l'étranger, en particulier dans l'UE.

Depuis l'arrivée au pouvoir de la nouvelle direction collective de la Chine, les relations Chine-UE n'ont cessé de s'améliorer ; elles ont maintenant atteint leur plus haut niveau depuis leur établissement, et présentent une série de nouvelles caractéristiques.

Tout d'abord, grâce aux visites aux représentants des autorités de l'UE et des États membres de l'UE, en particulier les grandes puissances et les Etats membres de l'Europe centrale et orientale, ainsi que la réception fréquente des dirigeants de ces pays et organisations, la nouvelle direction de la Chine prône et met en œuvre une diplomatie positive et prometteuse, innovante et réaliste avec l'UE. Le nouveau positionnement de la stratégie dite des « quatre grands partenariats » a permis de clarifier nettement la connotation du partenariat stratégique global Chine-UE ; la Chine a également publié les seconds « Livre politique de la Chine envers l'UE » et « plan stratégique de coopération Chine-UE 2020 » à caractère programmatique, qui constituent un raffinement spécifique de la feuille de route des objectifs de coopération entre l'UE et la Chine dans la période à venir. La proposition de l'initiative « Une ceinture, une route » et la fondation de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures ont permis d'offrir des opportunités de coopération bilatérale et multilatérale entre la Chine et l'Europe et l'Europe et l'Asie et un point de départ spécifique aux pays européens et à l'Europe centrale. Cette série d'initiatives a naturellement reçu un accueil positif de la part des pays de l'UE ; en témoigne le fait que 14 États membres de l'UE ont déjà fait part de leur intention de devenir membres fondateurs de la banque asiatique d'investissement dans les infrastructures.

Deuxièmement, insister sur l'avantage mutuel et la coopération tous azimuts a permis de fournir des garanties fondamentales au développement durable des relations sino-européennes. Du point de vue coopération UE-Chine, la coopération économique et commerciale s'est avérée être un véritable « point d'ancrage », puisque l'année dernière le volume du commerce bilatéral a atteint plus de 610 milliards de Dollars US, soit une augmentation de plus de 9% et que les investissements de la Chine en UE ont atteint un nouveau record à plus de 9,8 milliards de Dollars US, et la position de l'Europe comme principal fournisseur de technologie à la Chine a encore montré toute sa solidité. En outre, de nouvelles coopérations économiques, dans des domaines comme la finance, les énergies nouvelles, l'urbanisation, la protection de l'environnement et les infrastructures ont continué à se développer. De même, de nombreuses actions ont reflété la volonté de la Chine de voir une Europe prospère, une Europe unie et un Euro stable, comme la résolution du conflit sur les produits photovoltaïques, l'ouverture de négociations sur les accords bilatéraux d'investissement, la promotion de l'initiative « Une ceinture une route » et la création de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures, ou la possibilité de participation de la Chine au plan d'investissement stratégique de l'UE.

Actuellement, l'Europe est toujours en proie à la déflation, la reprise y est faible et la situation de la Grèce constitue toujours une menace ; la puissance de la Chine peut s'avérer d'un grand secours. De même, l'économie chinoise est à présent entrée dans une phase de ralentissement dite nouvelle normalité ; elle a besoin de l'expérience de l'Europe en matière de restructuration et de technique. La coopération bilatérale en matière d'innovation doit être renforcée. Au cours des dernières années, la coopération tous azimuts sino-européenne a enregistré des progrès substantiels dans les trois mécanismes établis entre elles, à savoir le Dialogue stratégique de haut niveau, le Dialogue de haut niveau économique et commercial et le Dialogue culturel de haut niveau, permettant de mettre en œuvre une coopération pragmatique dans des domaines comme la paix et la sécurité internationales, le climat, l'énergie, la gouvernance mondiale et l'innovation.

Enfin, la nouvelle direction de la Chine, s'agissant de la mise en œuvre de la coopération avec l'Europe, s'est montrée désireuse d'aller de l'avant avec les États membres de l'UE et l'UE.

De même, tout en se conformant aux caractéristiques nationales, la Chine renforce de manière active et exhaustive ses relations bilatérales avec l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et d'autres pays, tandis que les visites réciproques de dirigeants chinois et européens ont permis, dans une certaine mesure, de dissiper les doutes sur l'UE, et d'obtenir de bons résultats .

Il n'est point besoin de souligner que, même dans la meilleure période des relations entre la Chine et l'UE, il y a tout de même quelques différences et que chacun a ses propres attentes. Nous avons des raisons de croire que grâce à la visite du Premier ministre Li Keqiang, les conflits stratégiques et géopolitiques pourront être évités, que la Chine et l'UE pourront établir un concept gagnant-gagnant et une coopération globale, qu'elles pourront, afin de promouvoir une coopération pragmatique, établir des stratégies et programmes globaux dans la nouvelle période qui s'ouvre, et en particulier que l'UE, en tant que communauté de pays, pourra jouer un rôle plus actif dans la coopération sino-européenne et devenir un chef de file de celle-ci.

L'auteur est professeur d'économie et directeur du Centre d'études européennes de l'Université de Fudan, vice-président de l'Association de recherche UE-Chine, et professeur Jean Monnet de l'Union européenne.

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