Dernière mise à jour à 08h31 le 16/01
La visite du président chinois Xi Jinping en Suisse, qui débutera dimanche, renforcera le partenariat unique entre les deux pays, modèle de l'interaction entre la Chine et l'Occident.
Cette visite, la première de M. Xi à l'étranger en 2017, devrait permettre à la Chine de renforcer son partenariat avec la Suisse, d'explorer les possibilités d'élargir la coopération, de promouvoir l'accord bilatéral de libre-échange et d'élargir le consensus sur la sauvegarde du système commercial mondial.
La Suisse a joué un rôle de pionnier dans sa collaboration avec la Chine depuis l'adoption de la politique de réforme et d'ouverture. Sa politique à l'égard de la Chine a permis d'établir une coopération solide et mutuellement bénéfique.
Le groupe Schindler a ainsi ouvert en 1980 la première joint-venture industrielle occidentale en République populaire de Chine, et la Suisse a également été l'un des premiers pays d'Europe continentale à reconnaître le statut d'économie de marché de la Chine, à signer un accord de libre-échange avec la Chine et à adhérer à la Banque asiatique d'investissement dans les Infrastructures (BAII).
Sur le plan politique, les deux pays se sont engagés à approfondir leur confiance mutuelle. L'attitude positive de Berne à l'égard du développement rapide de la Chine et de son émergence a permis de mettre au point un modèle de relations entre ces deux pays de tailles différentes qui ne sont pas dotés des mêmes systèmes sociaux et qui se situent à des stades de développement distincts.
A l'heure actuelle, la Suisse, l'un des premiers pays occidentaux à avoir établi des relations diplomatiques avec la Chine, est le seul pays à avoir conclu avec Beijing un partenariat stratégique axé sur l'innovation.
La visite de M. Xi intervient moins d'un an après la tournée en Chine de l'ancien président suisse Johann Schneider-Ammann en avril dernier. L'accroissement des échanges diplomatiques entre les chefs d'Etat des deux pays traduit leur forte aspiration à établir un partenariat plus fructueux.
En outre, la Suisse, qui accueille de nombreuses organisations multilatérales telles que le Forum économique mondial, l'Office des Nations Unies à Genève, le Comité international olympique et l'Organisation mondiale de la Santé, offre une bonne tribune au président chinois pour exposer ses solutions face à divers problèmes mondiaux.
La communauté internationale est malheureusement aux prises avec une crise économique mondiale prolongée et se livre à un vif débat sur l'avenir de la mondialisation, les mouvements anti-mondialistes gagnant du terrain en Europe et dans le monde.
Mais les crises créent des opportunités. Cette période difficile a incité les pays du monde entier à revoir leurs politiques actuelles de développement et leurs moyens de collaboration, offrant ainsi aux pays une opportunité unique de coopérer pour remodeler le paysage économique mondial.
Dans ce contexte, la Chine et la Suisse doivent rejeter sans ambiguïté l'isolationnisme et le protectionnisme et contribuer à améliorer le système actuel de gouvernance mondiale afin qu'il soit mieux équilibré et ne laisse personne à l'écart.
Les deux partenaires devraient également renouveler l'esprit novateur qui a été le pilier des relations bilatérales au fil des décennies et saisir cette occasion d'explorer de nouvelles voies de collaboration.