Dernière mise à jour à 13h56 le 24/02
La ville de démonstration écologique sino-française de Wuhan, un projet de coopération visant à construire un quartier durable en Chine, a accueilli jeudi le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve.
La conception de l'éco-ville de Wuhan, dont l'accord a été signé en 2014, a profité de technologies et expériences françaises dans le développement durable à faibles émissions de carbone.
Lors de l'entretien entre le Premier ministre chinois, Li Keqiang, et Bernard Cazeneuve, mardi à Beijing, M. Li a mis l'accent sur l'accélération du projet d'éco-ville de Wuhan.
Après Beijing, Wuhan est la deuxième étape de la visite en Chine de M. Cazeneuve.
Wuhan, métropole industrielle du centre de la Chine compte déjà des usines Renault et PSA. Parmi les entreprises françaises qui s'y sont installées, figurent également Alstom, Carrefour, Total et Sanofi.
Outre l'éco-ville, M. Cazeneuve a notamment visité le premier laboratoire P4 de haute sécurité biologique en Chine, destiné au contrôle des maladies infectieuses et réalisé avec l'appui français de l'Institut Pasteur. Il a aussi assisté à l'arrivée du premier train de fret reliant Lyon à Wuhan, qui s'inscrit dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route".
Au cours de la visite de M. Cazeneuve à Beijing, la Chine et la France ont signé des accords sur l'énergie et les sciences et ont convenu d'approfondir la coopération dans les domaines tels que la protection de l'environnement, les énergies nouvelles, l'agriculture et l'éducation.
Si l'aéronautique, l'énergie nucléaire et l'automobile représentent la majorité des programmes de coopération sino-française, de nouveaux terrains de collaboration émergent, dont la construction de villes écologiques, la médecine et les trains de fret Chine-Europe, apportant aux deux pays de nouveaux moteurs de croissance.
Outre Wuhan, les villes chinoises de Chengdu et Shenyang ont aussi été choisies pour établir des quartiers écologiques sino-français.
En pleine transition écologique, la Chine compte orienter son modèle économique vers les énergies renouvelables. Face aux défis de cette transition, la Chine et la France ont mené une coopération pragmatique et concrète, à travers diverses formes de joint-ventures, d'investissements et de partage d'expériences.
Comme dans le secteur écologique, la coopération pragmatique sino-française s'est avérée fructueuse ces dernières années.
D'une part, la coopération dans les domaines traditionnels tels que l'énergie nucléaire et l'automobile, se développe de manière stable.
Lors du 4e dialogue économique et financier sino-français de haut niveau, les deux parties sont parvenues à une soixantaine de consensus portant sur l'énergie nucléaire, les investissements et le marché des parties tierces.
La construction de la centrale nucléaire de Hinkley Point C a été approuvée par le gouvernement britannique l'année dernière. Le projet, mené par le français EDF et son partenaire chinois China General Nuclear Power Corp (CGN), constitue un exemple du développement conjoint du marché de l'énergie nucléaire dans les parties tierces.
Au vu de la demande croissante pour les véhicules verts en Chine, les constructeurs automobiles chinois et français ont conjugué leurs efforts pour exploiter le plus grand marché automobile au monde.
Les constructeurs français Renault et PSA ont l'intention d'introduire des véhicules électriques sur le marché chinois en 2017.
Renault a également ouvert la première zone d'essai chinoise pour des voitures sans chauffeur à Wuhan.
D'autre part, la coopération pragmatique sino-française dans de nouveaux domaines est de plus en plus florissante.
Concernant le secteur agroalimentaire, la demande chinoise en produits agricoles de haute qualité ne cesse de croître, et la France possède de riches expériences en la matière. Il existe ainsi un grand potentiel de coopération agricole entre les deux pays.
Le géant chinois des produits laitiers Synutra a construit une base de production de lait en poudre infantile en Bretagne, en partenariat avec l'entreprise laitière française Sodiaal. Il s'agit du premier projet de construction d'usine à l'étranger d'un groupe laitier chinois.
Un jardin de démonstration de l'agriculture moderne a été mis en chantier, grâce à des investissements français, dans la province chinoise du Sichuan (sud-ouest).
Lors de la troisième session plénière du mécanisme sino-français de haut niveau pour le dialogue sur les échanges humains et culturels l'année dernière, les deux parties ont signé une vingtaine d'accords sur l'éducation, les sciences, la culture et les sports.
Aujourd'hui, quelque 11.000 étudiants français suivent un cursus en Chine. Parallèlement, 36.000 étudiants chinois font actuellement leurs études en France. Les étudiants chinois représentent le plus grand groupe d'étudiants étrangers dans le pays, et leur nombre devrait atteindre 50.000 d'ici 2020, selon des données officielles.
En 2016, la France a reçu 1,6 million de voyageurs chinois. Le pays devrait accueillir 5 millions de visiteurs chinois à l'horizon 2020.
Par ailleurs, la Chine et la France ont signé mardi à Beijing un accord sur la reconnaissance réciproque du permis de conduire.
L'accord bénéficiera aux Chinois d'outre-mer vivant en France, ainsi qu'aux citoyens qui voyagent, étudient ou travaillent en France, et stimulera la coopération et les échanges entre les deux pays.
La Chine et la France ont établi un partenariat stratégique global. Les deux pays, dont les économies sont hautement complémentaires, ont une forte volonté, à la fois politique et populaire, de coopération.
L'initiative "la Ceinture et la Route" offrira de nouvelles opportunités à la coopération sino-française. Le premier train de fret reliant la Chine à la France est arrivé à Lyon en avril dernier, ouvrant de nouvelles voies aux échanges commerciaux sino-français et sino-européens.
Aujourd'hui, le retour à Wuhan du train depuis Lyon le long de la nouvelle Route de la soie illustre la confiance croissante et les attentes envers la coopération pragmatique future entre les deux pays.