Dernière mise à jour à 14h28 le 19/09
La croissance économique mondiale est peut-être atone, mais la frénésie d'achat des investisseurs chinois pour des actifs à travers le monde, elle, est bien solide. A présent, ils tournent leurs yeux vers le marché immobilier japonais, en particulier le secteur du bed-and-breakfast.
Dans un sens, ce nouvel intérêt marque l'évolution des achats chinois au Japon. Pendant longtemps, les Chinois ont fait provision de biens de consommation japonais comme les sièges de toilettes électroniques, les cuiseurs de riz et les produits cosmétiques.
Mais aujourd'hui, ils se tournent vers les biens immobiliers japonais. Les prix ont augmenté de près de 30% ces deux dernières années, tirés par la demande en biens immobiliers liés à l'accueil, en particulier dans le secteur du B & B, de la part des investisseurs chinois.
Les agences immobilières japonaises pensent que les investisseurs chinois sont convaincus que les millions de touristes chinois qui visitent le pays du Soleil Levant chaque année présentent de grandes opportunités d'investissement.
Et c'est pourquoi ils injectent beaucoup d'argent sur le marché immobilier japonais.
Ainsi, selon l'Agence du tourisme du Japon (JTA), rien qu'en juillet, un nombre record de 2,29 millions de voyageurs ont visité le Japon, la plus grande partie d'entre eux venant de la partie continentale de la Chine.
Dans la première moitié de 2016, 11,7 millions d'étrangers ont visité le Japon, en hausse de 28% d'une année sur l'autre. Parmi eux, un peu plus de 3 millions venaient de la partie continentale de la Chine.
Chaque année, environ 20 millions d'étrangers visitent le Japon. Le gouvernement japonais a pour objectif de recevoir 40 millions de visiteurs d'ici à 2020, l'année des Jeux olympiques de Tokyo. En 2030, il a pour ambition d'accueillir 60 millions de visiteurs.
Dans certaines destinations touristiques très fréquentées comme Tokyo et Osaka, il y a une grave pénurie d'hôtels. Selon la JTA, l'an dernier, le taux d'occupation des hôtels a atteint 82,3% à Tokyo, et 85,2% à Osaka.
Selon un rapport de 21st Century Business Herald citant UBS Securities au Japon, si « le taux d'occupation d'un hôtel atteint 80%, l'hôtel est considéré comme fonctionnant à pleine charge. Si le nombre de visiteurs augmente de 5 millions par an, les hôtels de Tokyo et Osaka ne seront pas suffisants ».
Le nombre insuffisant d'hôtels ont fait des bed-and-breakfast des pensions populaires. Les maisons familiales privées offrent l'hébergement et le petit déjeuner aux voyageurs, en particulier les plus jeunes, qui pour beaucoup d'entre eux qui préfèrent avoir une bonne expérience avec un budget serré.
De plus, les B&B leur permettent de rester dans les zones du centre-ville au sein des communautés locales et de faire l'expérience de la culture locale. Et si ces lieux ont des hôtes chinois, tant mieux pour les visiteurs chinois.
Xin Xin, une jeune employée de bureau à Beijing, a dit qu'elle a été hébergée dans ce genre de lieu à Osaka en septembre dernier, quand c'était la haute saison des voyages, et que les chambres d'hôtel étaient chères et difficiles à trouver.
« Un ami m'avait recommandé cette option. C'était moins cher. J'ai réservé sur Airbnb. Il était situé dans le centre-ville d'Osaka et à environ 500 mètres de l'hôtel que j'avais pensé réserver. La chambre m'a coûté environ 600 Yuans (90 Dollars US) par nuit, soit seulement la moitié du prix de la chambre d'hôtel », a-t-elle dit.
« C'était un appartement avec une chambre, très propre et à proximité de la station de métro. Auparavant, lors de mes précédents voyages, je séjournais toujours dans des hôtels, et je devais quitter ma chambre avant midi, ce qui me dérangerait parce que je ne pouvais pas y laisser mes bagages jusqu'à mon heure de départ ».
Ce sont ces millions de voyageurs comme Melle Xin qui créent des investissements et des opportunités commerciales.
Par exemple, la demande et les recherches en ligne d'hébergement en B&B ont rendu le site d'hébergement américain Airbnb populaire auprès des touristes, en particulier chinois, en visite au Japon. L'application connait également un franc succès sur la partie continentale de Chine, son marché le plus dynamique.
Selon les agences immobilières, plus de la moitié des investisseurs chinois intéressés par des biens immobiliers japonais se concentrent principalement sur l'hébergement en maison privée.
Cette tendance est devenue particulièrement prononcée depuis la déroute du marché boursier de la mi-2015, qui a fait de l'immobilier une option d'investissement alternatif.
Tant et si bien que, selon les données de Real Capital Analytics, une société de recherche basée à New York qui suit les prix de l'immobilier commercial, sur le marché immobilier japonais, les investisseurs du continent sont désormais proches de ceux des États-Unis, de Hong Kong et de Singapour.
L'activité d'hébergement de voyageurs maison privée étant susceptible d'être légalisée par le gouvernement japonais dans un proche avenir, cette tendance devrait encore se renforcer.
Par ailleurs, Tokyo va organiser les Jeux Olympiques en 2020. Selon un rapport publié par Nikkei Business Daily, la durée de quatre ans qui nous sépare de l'événement devrait se révéler être un stimulant pour le secteur de l'immobilier japonais.
En général, le taux de rendement des locations immobilières dans les grandes villes chinoises comme Shanghai est de 3%. A Tokyo, il pourrait aller jusqu'à 5 à 8%.