Dernière mise à jour à 14h54 le 15/04
Le Département américain du Trésor a déclaré vendredi qu'aucun des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, y compris la Chine, n'a manipulé sa devise ces six derniers mois. Cette évaluation avait déjà été défendue mercredi par le président Donald Trump, après avoir dit l'inverse pendant des mois.
Dans son rapport semestriel au Congrès sur les taux de change, le Trésor estime que ces pays n'ont pas cherché à manipuler leur devise à la baisse pour en tirer des gains commerciaux. Toutefois, il place la Chine continentale et Taïwan de celle-ci, le Japon, la Corée du Sud, l'Allemagne et la Suisse sous surveillance.
La Chine demeure sur cette liste de surveillance en raison de "sa part disproportionnée dans le déficit commercial américain", même si l'excédent de sa balance des paiements n'a représenté l'an dernier que 1,8% du PIB chinois contre 2,8% en 2015.
M. Trump avait indiqué mercredi au Wall Street Journal que Beijing ne manipule pas le yuan (ou renminbi, RMB), après l'avoir pourtant affirmé à de nombreuses reprises l'an dernier lors de sa campagne électorale.
De nombreux économistes estiment que le yuan a été relativement équilibré ces dernières années. Au cours de la décennie écoulée, son taux de change s'est davantage apprécié que n'importe quelle autre devise majeure, grimpant de plus de 40%, selon David Dollar, chercheur principal à la Brookings Institution.
Brad Setser du Conseil des relations internationales (CFR) estime lui aussi que le yuan est proche de l'équilibre. Il dit s'attendre à ce que le taux du RMB reste stable au vu de l'actuel excédent de la balance des paiements chinoise et des efforts de Beijing pour gérer les sorties de capitaux.
Le Fonds monétaire international (FMI) avait déclaré en 2015 qu'il ne considérait plus le RMB comme sous-évalué. Sous l'administration Obama, le Trésor avait par ailleurs cessé de qualifier le yuan de devise "notoirement sous-évaluée".