Dernière mise à jour à 14h46 le 21/04
L'économie chinoise, moteur vital de la croissance mondiale, a montré de plus en plus de signes de stabilisation, mais les incertitudes intérieures et extérieures pourraient peser sur la croissance à l'avenir.
Les résultats des enquêtes sur les secteurs manufacturier et non manufacturier du pays étaient très marquants et ont dépassé largement les attentes.
Au mois de mars, le secteur manufacturier chinois s'est maintenu au-dessus du seuil délimitant l'expansion et la récession pour le huitième mois consécutif, et le secteur non manufacturier a continué à s'étendre, proche d'un record depuis trois ans, selon les données du Bureau d'Etat des statistiques (BES).
La tendance à la stabilisation au premier trimestre a également été soutenue par la hausse des bénéfices des entreprises, du volume du fret ferroviaire et des ventes de machines, baromètre des nouvelles infrastructures.
Les ventes d'excavateurs ont augmenté de plus de 55% en base annuelle en mars et de près de 99% sur un an pendant les trois premiers mois.
De plus, le moral des entrepreneurs a progressé au premier trimestre : l'indice de confiance des entrepreneurs a atteint 61,5, contre 54,1 au trimestre précédent, selon une enquête de la banque centrale en mars.
Les prévisions des organisations internationales concernant la croissance économique chinoise étaient également optimistes. Goldman Sachs prévoit dans son rapport que l'économie chinoise devrait rester solide de janvier à mars, avec une hausse de 6,8% sur un an.
La croissance économique chinoise s'est stabilisée, avec des signes initiaux d'une croissance solide, a estimé Zhang Liqun, chercheur du Centre de recherche sur le développement du Conseil des Affaires d'Etat (gouvernement chinois).
Le pays s'est fixé un objectif de croissance de 6,5% pour 2017, le plus bas en un quart de siècle. En 2016, l'économie chinoise a affiché une hausse de 6,7%, soit la croissance la plus lente en 26 ans.
Selon M. Zhang, la demande du marché à l'intérieur et à l'extérieur du pays est stable et la production a continué à reprendre, alors que la pression sur la production des produits manufacturés s'est relâchée.
Wang Hongju, chercheur de l'Académie nationale de la Stratégie économique, s'est fait l'écho de M. Zhang, notant que les données optimistes montraient les réalisations de la restructuration économique du pays.
La Chine a fait des progrès alors que le pays tente d'orienter son économie vers un mode de croissance tirée par la dépense des consommateurs, l'innovation et les services, a rappelé M. Wang.
Il faut faire davantage pour faire progresser la réforme structurelle du côté de l'offre et aller de l'avant pour la réduction de la surcapacité, le désendettement, le déstockage, la baisse des coûts et l'amélioration des maillons faibles, a-t-il ajouté.
De plus, le gouvernement a également intensifié ses efforts en matière de contrôle des risques depuis le début de l'année.
Alors que la plupart des chiffres au premier trimestre font penser à une croissance résistante, des responsables et des analystes ont cependant noté certaines zones potentielles préoccupantes.
Lian Ping, économiste en chef de la Banque des Communications, a mis en garde contre les vents contraires causés par la montée des inquiétudes dans l'environnement intérieur et extérieur. Selon lui, les fondements pour l'amélioration de l'économie à l'intérieur du pays doivent être consolidés.
Les mesures strictes visant le marché immobilier pourraient affecter le développement dans certains secteurs tels que les matériaux de construction, l'ameublement et l'électroménager et pèseraient ainsi sur la croissance future au deuxième semestre de l'année, a-t-il estimé.