Dernière mise à jour à 14h55 le 04/09
Lorsque Jack Ma, le fondateur et président du géant chinois de la vente au détail en ligne Alibaba, s'est rendu au Kenya en juillet, les grands noms du secteur commercial du pays ont dû jouer des coudes pour pouvoir écouter ses discours.
Alors que l'attention du pays se tournait vers cet entrepreneur éloquent qui a fondé le géant du commerce électronique à la plus forte croissance du monde, Jane Kimunge, un vendeur de vêtements à Nairobi, pensait elle que Jack Ma n'était rien d'autre qu'un responsable du gouvernement chinois qui se serait peut-être déplacé pour superviser l'un des nombreux projets d'infrastructures financés par Chine.
Cependant, la fortune de Jane Kimunge, une des nombreux hommes et femmes d'affaires qui achètent des vêtements vendus au Kenya par le biais d'Alibaba, est étroitement liée à la société de Jack Ma. Le jour où celui-ci est arrivé au Kenya, la commande de Jane Kimunge venait de débarquer à Nairobi. Et cette commande lui a rapporté 400 Dollars.
« C'est ma sœur qui habite aux États-Unis qui m'a présenté Alibaba.com. Initialement, je faisais habituellement venir mes vêtements d'Ouganda, où la plupart des vendeurs les achètent. Il lui a fallu un certain temps pour qu'elle me convainque de commencer à acheter via Alibaba, qui est beaucoup moins cher et où la marge bénéficiaire beaucoup plus élevée », a-t-elle déclaré à Xinhua.
Jane Kimunge, qui célèbre sa 15e année dans le métier, a acheté tous ses produits depuis quatre ans par l'entremise d'Alibaba. Elle regrette de ne pas avoir découvert le site de commerce électronique plus tôt, car ses bénéfices ont triplé depuis lors.
« Je me sens mal à l'idée que, depuis plus de 11 ans, j'aurais fait beaucoup plus que ce que j'ai fait, je serais très loin maintenant, mais je suis contente d'en savoir plus aujourd'hui. Tout ce dont j'ai besoin, c'est d'un ordinateur portable, d'Internet pour me lancer... une des raisons pour lesquelles j'aime Alibaba est sa commodité et son large éventail de choix », a-t-elle dit.
Elle espère à présent que sa commande de 3 000 Dollars, sa plus grosse qu'elle ait passée depuis longtemps, arrive dans le pays dans les quinze jours.
« Avec le mois de décembre qui s'approche, j'ai dû passer une grosse commande, car la plupart des Kényans font leurs courses de Noël vers la fin du mois de novembre, et c'est à moins de deux mois », a-t-elle déclaré.
Quant à John Ngetich, vendeur d'uniformes scolaires à Eldoret, une ville du Nord-ouest du Kenya, Alibaba est la base sur laquelle son entreprise s'appuie.
John Ngetich est tombé sur Alibaba il y a trois ans, une époque à laquelle il était à deux doigts de baisser les bras après de vaines recherches pour un travail en col blanc.
« Après avoir envoyé plus de 100 candidatures et aucune n'ayant abouti, j'ai passé la majeure partie de mon temps en ligne et c'est lors d'une de mes visites en ligne en 2014 que j'ai découvert Alibaba. Au début, je ne savais pas comment faire, et puis j'ai fait des recherches, j'ai commencé à discuter avec des agents de vente en ligne. J'ai passé ma première commande six mois après et avec elle, j'ai gagné 360 Dollars après en avoir investi 600 », a-t-il rappelé.
Selon John Ngetich, quand il s'est installé pour vendre des uniformes scolaires, il a envoyé un échantillon en Chine, où il a trouvé tout un éventail d'uniformes scolaires.
« Je l'appelle (Alibaba) mon théâtre de rêves, car jusqu'à présent, je ne pense pas que j'aurais décroché aucun des emplois pour lesquels j'avais postulé et, de toute façon, aucun employeur ne serait prêt à me payer autant que je gagne avec mes affaires », a-t-il encore dit.
Programmeur informatique, il regrette de n'avoir pas pu assister à aucune des conférences de Jack Ma à Nairobi, mais il a tout de même réussi à tirer des leçons de la petite interaction qu'il a eue avec le milliardaire chinois via son écran de télévision.
Et comme Jack Ma, qui fut aussi à son époque rejeté à plusieurs reprises par des employeurs potentiels avant de fonder Alibaba, John Ngetich croit que son étoile brillera aussi un jour.
« L'histoire de Jack Ma fourmille de leçons pour des millions de jeunes kényans qui se plaignent du manque d'emplois. Si vous avez une idée, ne vous endormez pas dessus, pour construire Alibaba, Jack Ma a aussi dû faire un premier pas. Aujourd'hui, sa société aide à créer des millions d'entreprises comme la mienne », a conclu John Ngetich.