Dernière mise à jour à 09h09 le 04/09
Iqbal Survé, président de la branche sud-africaine du Conseil d'affaires des BRICS, estime que la Chine "est un point d'ancrage très important des BRICS, cruciale pour son développement futur", alors que les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud sont réunis à Xiamen (sud-est de la Chine) pour le 9e sommet de cette association de pays émergents.
M. Survé, qui participe ce lundi à une table ronde sur la connectivité, explique dans un entretien accordé à Xinhua qu'en dépit d'un ralentissement économique chez certains des pays membres, "tous les ingrédients sont là pour que le succès soit au rendez-vous. Tout ce qu'il faut faire, c'est le faire correctement" et pour cela, il faut "apprendre comment la Chine l'a fait", citant ainsi "ses capacités de gestion, ses fonctionnaires, son professionnalisme, son système de gouvernement, ses entreprises publiques. Si on peut s'inspirer de son exemple (...), nous aurons un avenir radieux".
"Il est important d'ouvrir cette intégration ou les marchés de ces économies à un nombre de domaines différents, dont les transferts de technologie, les investissements dans les technologies (...), l'économie verte, la durabilité et bien sûr les investissements dans les infrastructures." Pour lui, "l'Afrique se trouve là où la Chine se trouvait il y a 30 ans et, par conséquent, il y a un grand espoir de voir l'Afrique, et l'Afrique du Sud bien entendu, émerger aux cours des deux prochaines décennies, avec une croissance significative. Par bien des aspects, nos problèmes sont bien moins considérables qu'ils ne le sont dans d'autres parties du monde".
Le président du groupe Sekunjalo, qui est présent dans les médias, les technologies et la santé, confie par ailleurs l'espoir de voir la Nouvelle banque de développement (NBD) des BRICS de prendre pleinement en compte le fait que l'économie du monde s'est numérisée.
"Les investissements doivent avoir leur place dans cette numérisation, dans les technologies et nous ne pouvons plus nous autoriser à penser qu'investir dans les infrastructures sera suffisant pour permettre aux économies émergentes de se faire une place dans l'économie", assure-t-il. Toutefois, "les investissements dans les technologies, la numérisation, l'automatisation numérique ne se feront pas au détriment des infrastructures", prévient le milliardaire d'origine indienne. "Les infrastructures demeureront toujours la fondation sur laquelle vous pouvez (bâtir) une économie industrialisée."
Interrogé sur les tendances protectionnistes dans le monde, Iqbal Survé pense qu'elles "n'ont aucun sens, parce que le monde est très différent de ce qu'il était il y a 50 ans. Les gens sont beaucoup plus intégrés (...) Aussi je pense qu'il est presque immature pour de tels pays d'en revenir au protectionnisme", ajoute-t-il. "D'abord, ils ne comprennent pas le monde d'aujourd'hui et ensuite, franchement, ce sont des égoïstes."
"A bien des égards, nous devons dire merci aux BRICS parce que sans eux, nous aurions certainement vu ces pays en revenir au protectionnisme", pense l'homme d'affaires sud-africain. "En gros, ce que les BRICS ont fait, c'est de dire au monde que le Sud et l'Orient vont continuer ensemble d'intégrer tous les flux de l'économie, les gens, les technologies, etc. et c'est pour nous un impératif."
S'il considère l'initiative des BRICS+ comme une "bonne chose", parce que ses objectifs sont conformes à ceux des BRICS, M. Survé est certain que "les BRICS, au final, c'est de voir le Sud et l'Orient œuvrer ensemble pour notre intérêt mutuel".
"Je suis absolument stupéfait de la vitesse à laquelle nous avons été capables d'enregistrer des résultats. C'est sans précédent", s'émerveille-t-il. Par exemple, "je ne connais nul endroit au monde où vous créez une banque en deux ans, une banque de la taille de la Nouvelle banque de développement. Mettre tout ça en place en deux ans tient du miracle. De la même façon, nous en avons fait beaucoup ailleurs. J'ai vu les choses s'accélérer sur les dossiers clés (...) Il est très clair que l'avenir va être tout à fait radieux pour les BRICS", assure M. Survé.
A ce titre, selon lui, "la Chine montre la voie, la Chine est un point d'ancrage très important pour les BRICS, cruciale pour son développement futur. Aussi longtemps qu'elle sera capable de soutenir les BRICS dans un certain nombre de domaines, je pense que les BRICS vont vraiment ébahir les gens par ce qu'ils seront capables de faire".
"Quoi qu'on en dise, la Chine est une Amérique en développement", juge M. Survé. "J'ai été 15 fois dans ce pays depuis 2007 et je suis fasciné de voir à chaque fois que je reviens combien le pays s'est développé. Je ne dis pas qu'il ne rencontre pas d'obstacles, mais le développement engendre ses propres obstacles et il faut les gérer."
L'homme d'affaires sud-africain pense que le président chinois Xi Jinping "est vraiment un homme intelligent, un grand dirigeant. Il sait ce qu'il a à faire, il sait ce qu'il veut. Il est déterminé à engager la Chine sur le chemin de la modernité, sans sacrifier les bénéfices économiques (...) de la majorité des habitants du pays".
L'hôte du 9e sommet des BRICS "est un dirigeant incroyable et je pense qu'à l'avenir, il va probablement apparaître comme le plus grand homme d'Etat au monde", pense M. Survé. "Il est pleinement engagé dans un développement pacifique, à ce que le monde collabore ensemble, dans la coopération, une formule mutuellement bénéfique pour les pays." Et de conclure : "Je pense qu'il va guider la Chine et, franchement, le monde entier".