Dernière mise à jour à 08h53 le 04/09
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a nommé une femme parlementaire comme nouveau Ministre de la défense du pays le 3 septembre ; c'est la première fois qu'une femme est nommée à ce poste clé, une désignation qui arrive notamment peu de temps après la fin des récentes tensions frontalières avec la Chine, qui avait vu une partie de son territoire illégalement occupé par des troupes indiennes pendant plusieurs semaines. La nomination de Nirmala Sitharaman, qui intervient dans le cadre d'un remaniement du Cabinet, allégera également le fardeau d'Arun Jaitley, qui fut à la fois chargé des finances et de la défense pendant la crise avec la Chine dans la région du Sikkim, sur le plateau stratégique de l'Himalaya.
Narendra Modi s'est également séparé de Suresh Prabhu en tant que Ministre des chemins de fer, moins d'une semaine après que celui-ci ait offert de démissionner suite à un accident de train en août qui coûta la vie à 10 personnes. Neuf ministres novices ont prêté serment et quatre ont été promus au cabinet dans le cadre du remaniement, le troisième depuis que M. Modi a été élu en 2014. « Je félicite tous ceux qui ont prêté serment aujourd'hui. Leur expérience et leur sagesse ajouteront une valeur immense au Conseil des ministres », a-t-il déclaré après la cérémonie au palais présidentiel. Mme Sitharaman rejoint ainsi cinq autres femmes dans le cabinet indien. Le prestigieux portefeuille des affaires étrangères est également détenu par une femme, Sushma Swaraj.
« Imaginez, le comité du cabinet sur la sécurité ayant deux femmes et des décisions sur les questions liées à la sécurité étant prises à égalité entre des hommes et des femmes », a déclaré Mme Sitharaman au diffuseur indien News18. L'Inde est habituée à nommer des femmes à des postes d'importance ; en témoigne Indira Gandhi, assassinée en 1984, qui fut Premier ministre mais occupa également les responsabilités de Ministre de la défense à deux reprises entre le milieu des années 1970 et le début des années 1980.
Cette importante affectation va par la même occasion permettre à Arun Jaitley de se concentrer sur son portefeuille des finances à un moment où la croissance économique de l'Inde a ralenti à son rythme le plus faible en trois ans. Le remaniement a été décidé et mis en œuvre alors que M. Modi prépare le terrain avant les élections nationales de 2019, où il est à ce jour largement favori pour vaincre une opposition diminuée. Son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), une formation nationaliste hindoue, gouverne 18 des 29 États de l'Inde, directement ou en alliance avec les partis régionaux.