A la suite de la crise des armes chimiques en Syrie, des gens épris de paix et opposés à la guerre de nombreux pays du monde sont descendus dans les rues pour protester contre la volonté des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et d'autres pays de vouloir recourir à la force contre le Gouvernement syrien. Aux États-Unis, 60% des gens sont opposés à la volonté de leur Gouvernement d'intervenir militairement contre la Syrie. En France, 64% de la population est opposée à ce que son Gouvernement intervienne aussi. En Grande-Bretagne, le Parlement a rejeté la décision du Gouvernement britannique de se lancer dans une attaque militaire contre la Syrie. Quant à l'OTAN, c'est par la bouche de son propre secrétaire général Anders Fogh Rasmussen qu'il a indiqué clairement que l'alliance ne participera pas à une action militaire contre la Syrie.
Que les peuples du monde soient en fin de compte d'accord ou en désaccord sur l'utilisation de la force contre la Syrie est dorénavant une chose parfaitement claire. Sous pression, Barack Obama, dont on rappelle qu'il a reçu le Prix Nobel de la Paix, s'est résolu à attendre un débat et un vote du Congrès. Parmi les pays qui réclament activement une sanction de la Syrie, il n'y a guère actuellement que le Gouvernement français qui n'a pas indiqué clairement comment il va faire face à la pression de l'opinion publique tant chez lui qu'à l'étranger.
Récemment, en France, certains politiciens ont exprimé leur opposition à des frappes militaires contre la Syrie. Le président du principal parti d'opposition français, l'UMP, Jean-François Copé, a demandé il y a deux jours au Président français François Hollande d'attendre que l'équipe d'enquête des Nations Unies ait publié les résultats de son enquête sur les armes chimiques avant de décider de recourir à la force contre la Syrie. Quant au Président de l'Union des Démocrates Indépendant (UDI), Jean-Louis Borloo, il a de son côté publié une déclaration demandant à ce que le Parlement vote sur l'opportunité d' entreprendre une action militaire contre la Syrie.
Le grand frère américain tergiverse et attend. Le petit frère britannique renonce. La France elle-même est également confrontée à la pression de l'opinion publique contre la guerre, tant chez elle qu'à l'étranger, ce qui fait qu'elle ne peut presque plus ni reculer ni avancer. La France est maintenant en effet dans une position très inconfortable. Enfin, son propre Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls s'est exprimé pour dire que la France n'est pas prête à agir seule contre la Syrie.
En tout cas, si les Français veulent sortir de cette situation embarrassante, il y a certainement un moyen de le faire. C'est de manifester aussi clairement que les Britanniques qu'ils ne participeront pas à une attaque militaire américaine contre la Syrie. Il y a à cela au moins trois avantages :