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Que nous enseigne l'attaque terroriste en Tunisie?

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

29.06.2015 15h45

Il est le 26 juillet à midi. Soudain, sur la plage de la célèbre ville touristique tunisienne de Sousse, se fait entendre une rafale de tirs intense. Au début, les touristes qui prenaient le soleil là ont pensé que quelqu'un faisait partir des pétards. Mais lorsque la deuxième série de coups de feu a retenti, ils ont senti que quelque chose n'était pas normal. Devant le chaos qui venait de s'installer sur la plage, ils ont commencé à fuir.

C'est à ce moment-là qu'on a vu sur la plage un jeune Tunisien portant des sous-vêtements noirs en train de tirer dans la foule, plongeant en un instant la plage dans un bain de sang. Le tireur était un étudiant d'université du nom de Seifeddine Rezgui, qui aurait reçu de l'organisation Etat islamique la tâche de mener des attaques terroristes. C'est sur la plage qu'il a commencé son massacre, et quand il a vu les touristes s'enfuir vers l'Hôtel Imperial Mahraba, il les a poursuivis jusque dans la cour de l'établissement, ouvrant le feu sur les personnes qui étaient au bord de la piscine et lançant une grenade. Les forces de police tunisienne, alertées par le vacarme, sont arrivées sur place et ont alors abattu le terroriste.

L'attaque terroriste a fait 38 morts et des dizaines de blessés. Les victimes sont pour la plupart des touristes étrangers, en majorité britanniques, allemands et belges. C'est la deuxième attaque armée de cette année en Tunisie contre des touristes et des civils, après celle du 18 mars au Musée du Bardo. L'attaque armée et la prise d'otages avaient alors coûté la vie à 24 personnes.

On ne peut qu'être frappé d'horreur face à la perte de tant de vies innocentes. Cependant, en même temps que l'on songe à cette horreur, on se demande aussi pourquoi, trois mois après seulement, comment un massacre aussi tragique a pu se reproduire. Où étaient les forces de sécurité à ce moment-là ? Pourquoi rien n'a été fait pour arrêter, à l'avance ou en temps opportun, la main meurtrière des terroristes qui ont causé la mort de tant de personnes ?

Après l'incident, on a appris que l'assassin avait loué à l'avance un parasol sur la plage et caché ses armes à l'intérieur. Quand il a vu les touristes de plus en plus nombreux sur la plage, il a commencé sa tuerie. Cependant, essayez d'imaginer un peu : si au moment du carnage, les infirmiers présents au bord de la mer avaient été armés, s'il y avait eu des policiers en civil cachés dans un coin, observant attentivement le comportement de chaque personne, cette attaque terroriste aurait-elle pu réussir ? Quand on réfléchit un peu à cela, on est en droit de se demander si les autorités n'ont pas négligé la prévention et la surveillance, permettant au terroriste d'exploiter la situation.

Cependant, il n'en reste pas moins que les forces de sécurité tunisiennes sont tout de même intervenues en temps opportun après le début de l'attaque. Sinon il y aurait sans doute encore plus de victimes. Car au moment de l'attentat, l'Hôtel Imperial Mahraba hébergeait plus de 500 touristes.

Selon l'analyse des médias, pour l'État islamique, cette action visait principalement à frapper l'industrie du tourisme en Tunisie, afin de détruire l'économie de ce pays et de le plonger dans une crise sociale, pour ensuite y recruter plus de « djihadistes » pour la lutte contre l'intervention de l'Occident. Cette analyse est tout à fait sensée. Car le tourisme est l'une des trois industries piliers de la Tunisie (les deux autres étant l'agriculture et les mines), représentant 7% du PIB de la Tunisie. Il y a environ 400 000 personnes qui travaillent dans le secteur du tourisme, et ce sont quelque 7 millions de touristes qui viennent en Tunisie chaque année. Il est évident que ce nouveau crime va porter un nouveau coup sévère au tourisme dans ce pays, déjà en difficulté.

Comme dit le proverbe, « l'expérience passée est un guide pour l'avenir ». Quel avertissement nous lance ce nouveau massacre en Tunisie ?

Tout d'abord, l'organisation terroriste extrémiste État islamique ne limite plus la portée de ses activités aux seuls territoires tombés sous son contrôle (comme les parties de la Syrie et de l'Irak dont il s'est emparé). Ses tentacules se sont désormais étendus aux pays occidentaux, au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord. Et ses cibles ne sont plus seulement des objectifs politiques et militaires, mais aussi des objectifs économiques. Les attaques terroristes en Tunisie en sont la preuve.

En outre, les tactiques d'attaques des terroristes sont de plus en plus diversifiées. La première est l'utilisation d'explosifs et de voitures piégées, suivie par l'utilisation d'armes à feu et de grenades. Et les lieux ne sont pas limités aux grandes villes, puisqu'ils se tournent désormais aussi vers des lieux moins surveillés comme les sites touristiques ou les zones isolées. L'attaque de plages est devenue l'un de leurs nouveaux outils. Cela ne peut qu'inciter les gens à renforcer leur vigilance. Parce que l'adversaire peut surgir sur terre, mais il peut également venir de la mer, et même de l'air, et il est bien difficile de se protéger contre cela.

Il faut également noter que les organisations terroristes extrémistes utilisent divers moyens pour diffuser leurs idées dans les pays d'Afrique du Nord. Elles ciblent ainsi particulièrement les jeunes instables sur le plan idéologique, ou à l'humeur dépressive. Elles leur instillent une extrême haine de la pensée occidentale, et les encouragent à passer à l'action, en particulier en menant des attaques terroristes contre les étrangers. Ainsi du tueur Seifeddine Rezgui, qui a lancé son attaque criminelle après avoir subi un véritable « lavage de cerveau » de la part de l'État islamique. De même, en Tunisie, certains lieux de culte propagent des idées extrémistes et incitent à des actes de violence, entraînant certains jeunes égarés. Selon des articles de presse, influencés par les forces religieuses extrémistes, 3 000 Tunisiens sont partis vers la Syrie, l'Irak et la Libye et ont rejoint les groupes extrémistes. 500 d'entre eux sont déjà revenus de ces pays troublés vers la Tunisie. L'infiltration d'idées extrémistes est une menace pour la stabilité de la société tunisienne. Après l'attentat de Sousse, le gouvernement tunisien a pris davantage conscience de la gravité du problème et a pris les initiatives nécessaires : il a ainsi annoncé qu'il allait fermer environ 80 mosquées « incitant à se livrer à des activités terroristes » dans la semaine qui vient. Le gouvernement a également annoncé qu'il va recourir à des réservistes de l'armée pour des opérations de police.

Ne pas céder à la peur, ne pas baisser la garde, faire que la police et la population se donnent la main, renforcer la surveillance et le contrôle, voilà peut-être la meilleure façon de faire face aux attaques terroristes.

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