Connu depuis longtemps pour ses talents d'orateur et son charisme, le président Obama est maintenant célèbre pour ses talents de chanteur, dont il a fait preuve à la surprise de tous les gens présents en interprétant –et a capella s'il vous plait- le célébrissime « Amazing Grace ». L'interprétation par Barack Obama de ce chant religieux du 18e siècle -une sorte de coda à son déplacement de vendredi pour rendre hommage aux victimes du massacre de l'église de Charleston- a enflammé les médias sociaux ce week-end, certains n'hésitant pas à comparer le moment au « Ich bin ein Berliner » de John Kennedy ou au « Tear down this wall » de Ronald Reagan.
Les thèmes évoqués par « Amazing Grace » -« Grâce étonnante, au son si doux, Qui sauva le misérable que j'étais ; J'étais perdu mais je suis retrouvé, J'étais aveugle, maintenant je vois »- ont imprégné les remarques du Président américain à propos du massacre de neuf personnes lors d'une soirée d'étude de la Bible mercredi dernier. En ce sens, le chant de Barack Obama était tout autant une parole d'apaisement qu'un message politique.
Barack Obama a utilisé le mot « grâce » 35 fois dans son éloge pour décrire diverses réponses aux meurtres, y compris le pardon que les familles ont exprimé au meurtrier présumé, le rapprochement de la communauté de Charleston, et les appels lancés par les législateurs de Caroline du Sud pour supprimer le drapeau de guerre confédéré érigé devant l'assemblée de l'Etat.
Le mot « aveugle » ou une variante est quant à lui apparu huit fois dans le texte du Président Obama, selon lequel ces meurtres ont ouvert les yeux des Américains sur une litanie de changements sociaux en cours, du fléau de la violence armée au véritable champ de mines que sont les relations interraciales. « En tant que nation, au-delà de cette terrible tragédie, Dieu a répandu sa grâce sur nous », a dit M. Obama, « Car il nous a permis de voir où nous avons été aveugles : il nous a donné l'opportunité, là où nous nous étions perdus, de trouver le meilleur de nous-mêmes ».