Rencontre avec Nicolas Favard, joaillier à Beijing depuis 2004.
ANAÏS CHAILLOLEAU, membre de la rédaction
« Diamonds are a girl's best friends! » scandait Marilyn Monroe. Mais pour Nicolas Favard, un bijou n'est pas un simple objet de valeur à des fins décoratives : il s'agit d'un « dialogue entre matières, sensualité et sentiments » qui devient réellement un « moyen d'expression » pour celui qui le porte.
Des années d'expérience
Dès sa plus tendre enfance, Nicolas se passionne pour l'art de la joaillerie. À l'âge de 16 ans, il devient apprenti dans sa ville natale de La Rochelle et entame ainsi sa formation de bijoutier auprès d'un maître, durant cinq années. Il complète ensuite son apprentissage à l'AFEDAP (école de formation aux métiers de la bijouterie), où il est amené à réfléchir notamment sur l'essence même d'un bijou. À ce moment-là, il s'initie à la fabrication de bijoux dits contemporains, c'est-à-dire des pièces qui ne se contentent pas de matériaux précieux assemblés, mais qui repoussent les limites de la création.
En 2001, avec ce bagage, il décroche une opportunité de stage à Hanoi, au Vietnam. « Pour moi, ce fut une première rencontre avec l'Asie, un continent qui me passionnait mais dans lequel je n'aurais jamais imaginé vivre. » Puis, en 2004, le destin le conduit à Beijing. À l'époque, il n'envisageait pas d'y ouvrir une boutique : il était simplement curieux de la Chine, de la langue et de la culture du pays. Mais pour rester, il fallait bien démarrer une activité.
« Je songeais à trouver un poste de maquettiste bijoux, mais le marché n'était pas assez développé. Donc finalement, je me suis mis à dispenser des cours d'anglais et de joaillerie à Beijing Institute of Clothing Technology puis à Central Academy of Fine Arts, tout en commençant des projets de création. » En 2008, il fonde sa première boutique à Sanlitun, puis transfert à la fois point de vente et atelier dans ce même quartier en juin 2010, à dessein d'optimiser son temps.