Des tenants du mariage homosexuel fêtent la décision de la Cour suprême. |
Avant vendredi, les mariages de même sexe étaient autorisés dans 37 Etats et à Washington, DC, mais dans la plupart des cas, ils l'étaient par des décisions judiciaires qui auraient pu être inversées si la Cour suprême avait confirmé l'interdiction dans le Michigan, le Kentucky, l'Ohio et le Tennessee dans le cadre de l'affaire dont elle était saisie. Mais au lieu de cela, même le procureur général du Michigan Bill Schuette -dont le bureau avait pourtant défendu l'interdiction devant la Cour suprême comme un exercice légitime de l'autorité de l'Etat- a reconnu que la décision 5-4 de la cour, malgré de profondes inquiétudes soulevées par les législateurs conservateurs et les groupes religieux, représentait " le dernier mot ". En clair, cette décision légalise le mariage homosexuel dans tous les Etats-Unis.
"La Cour suprême des Etats-Unis s'est exprimée dans un avis que je pense être tout à fait clair, à savoir que le mariage de même sexe est légal ... Je ne pense pas qu'il y ait d'autres ajouts que vous puissiez faire à cela ", a déclaré M. Schuette. Le président Barack Obama, s'exprimant de la Maison Blanche, a qualifié cette décision non seulement de victoire pour les couples gays, lesbiens et leurs familles, qui " vont maintenant être reconnus comme égaux à tous les autres ", mais aussi de " victoire pour l'Amérique ".
La décision ne concerne pas seulement le mariage : en validant les mariages partout, elle garantit des prestations de sécurité sociale du survivant pour les conjoints de même sexe, ouvre la voie à l'adoption pour les couples et garantit les droits pour les conjoints de prendre des décisions médicales pour l'autre. Mais, chez certains, la déception était évidente : Le Parti républicain du Michigan l'a qualifiée de " malheureuse " et la Conférence américaine des évêques catholiques, l'a elle appelé " erreur tragique qui nuit au bien commun " et a laissé entendre que cela conduira à davantage de litiges. " Il est profondément immoral et injuste pour le gouvernement de déclarer que deux personnes du même sexe peuvent conclure un mariage ", ont dit les évêques.
Beaucoup d'autres questions devront néanmoins être travaillées dans le sillage de cette décision historique, comme les règles de procédure de divorce, la mention du sexe des parents sur les certificats de naissance, et les présomptions de filiation juridique si la partenaire d'une conjointe tombe enceinte. Et de nombreux ?tats, dont le Michigan, et le gouvernement fédéral manquent encore de lois interdisant la discrimination sur la base de l'orientation sexuelle en matière de logement, d'emploi ou d'hébergement public.